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que nous appelons de ce nom, le. territoire de la nou-
velle colonie dût avoir quarante mille hectares de superficie ;
 ce fut, sans doute, à celle époque que les lieutenants de
Marc-Antoine donnèrent leurs noms aux territoires des en-
virons de Lyon ; ces noms furent conservés par les villages
qui s'élevèrent ensuite, comme partout ailleurs , dans les
enceintes qu'avaient tracées les cohortes romaines.
   L'élymologie du mot Lugdunum qu'on fait dériver du nom
de Lucius, n'a pas plus de fondement. Ceux qui appuyent celte
opinion , disent que Lugdunum vient de Lucii dunum syncopé
pour Lucdunum ; en admettant même cette syncope, il fau-
drait toujours supposer que Lyon s'est appelé Lucdunum du
temps des Romains et que le mot Lugdunum, qui est venu jus-
qu'à nous, n'est écrit ainsi que par corruption et par la trans-
formation du c en g-, ce qui est impossible ; Car toutes les an-
ciennes inscriptions des médailles, des monuments , tous les
plus anciens manuscrits portent le nom de Lugdunum (l)ou de
Lugudunum et dans aucun de ces monuments historiques on
ne trouve Lucdunum. Il nous semble donc que l'opinion qui
fait dériver le nom de Lugdunum de celui de Lucius est in-
admissible. Mais s'il est facile de détruire , il n'est pas facile
de réédifier. Aussi regardons-nous comme impossible de déter-
miner d'une manière précise l'époque de la fondation de Lyon,
 sous lès Gaulois, et d'établir, par des preuves authentiques,
l'élymologie du mot Lugdunum; il ne peut y avoir à cet égard
que des conjectures. Voici les nôtres: lorsque les Phocéens,
peuple grec, vinrent fonder Marseille, 600 ans avant l'ère
chrétienne, le territoire, où ils s'établirent^ était occupé par
une colonie de Lygyens ; ces Lygyens étaient venus de la Ger-
manie où ils habitaient, dès les temps les plus reculés , la


    (1) Lugdunum ne peut être qu'une abréviation de Lugudunum; la suppo-
 sition avancée par Ménestrier et par d'autres historiens, sur ces deux villes,
dont l'une se nommait Lugdunum et l'autre Lugudunum , n'a pas besoin
d'être réfutée.