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cours ayant été inséré, par M. Péricaud, dans le tome XIIIe des
Archives du Rhône, il serait inutile de le reproduire ici. Notre
but est de faire connaître un fragment de Dante, qui peut
aussi avoir donné à La Fontaine l'idée de son Geai paré des
plumes du Paon ( livre iv, fable ix ) , et qui se trouve à la
page 261 du tome II délie Opère di Dante Alighieri; Venise ,
7411, in-8.
                     EN VOICI LA TADUCTION :

    « Quand se tint le conseil des oiseaux, tous lurent obligés
 de se rendre à l'assemblée. La corneille, maligne et scélé-
 rate, voulant changer d'accoutrement, acheta des plumes de
 plusieurs autres oiseaux,
    « Se para, et vint au conseil ; mais elle y fit piteuse mine,
 parce qu'elle semblait plus belle que les autres. Quelqu'un
demanda : Qu'est-ce que cela? Si bien que finalement elle
 fut connue. Or, oyez ce qu'il en advint.
    « Tous les autres oiseaux se pressèrent autour d'elle, et
incontinent la pelèrent de telle façon qu'elle se trouva nue.
Celui-ci disait alors : Voyez la belle amoureuse t et celui-là :
Elle mue. On la laissa donc ainsi furieusement bernée.
    « La même chose arrive tous les jours à l'homme qui se
pare de la réputation ou de la vertu d'autrui. Souvent il sue
de la chaleur d'un autre, en sorte qu'il gèle bientôt. Heureux
donc celui qui acquiert par lui-même ! »
   Il nous semble que les vers de Dante valent pour le moins
les vers de La Fontaine. Le tableau du grand poète italien a
plus de vie et d'ampleur.
                                      F.   Z.   COLIOMBEÃ.