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482 lieutenant marin et commandant les volontaires d'équipage. C'était en 1755. Dans toutes ses courses maritimes , Aimé Guillin fit preuve d'autant de talent que de bravoure ; mais une occasion où son courage et sa présence d'esprit brillèrent le plus , ce fut dans le combat que la frégale-corsaire qu'il montait, la Ma- rie:D.èsh'èer de Marseille, eut à soutenir contre deux vaisseaux de guerre anglais au sud d'Alicante. Ce combat dura six heures. Blessé dès le commencement de l'action, Aimé Guillin n'en demeura pas moins aux en- droits les plus exposés du vaisseau ; il était.sur le point d'en venir à l'abordage, lorsque le feu , prenant lout-à -coup dans un coin du bâtiment, fait en moins de dix minutes les plus effrayants progrès. Soixante fusils placés sous voile d'arti- mon, se déchargent d'eux-mêmes; tout auprès est un caisson rempli de cartouches où le feu commence à s'attacher. Le danger esl imminent; l'équipage est frappé de terreur; tout va périr : l'intrépide Guillin s'élance, il saisit le caisson en- flammé , et il se précipite dans la mer avec lui. Bientôt il reparaît, il remonte à bord, l'équipage consterné se rassure, l'incendie est étouffé, le combat, qui n'a pas cessé, redouble de fureur ; mais l'ennemi se hâte de gagner le large. En l'année 1758, Aimé Guillin quitta le marquis de Roux, et il vint faire ses offres de service à la compagnie française des Indes, la seule qui restait des douze compagnies de com- merce maritime établies en France depuis 1664 (1). Aimé Guillin n'eut pas de peine à obtenir de la compagnie des Indes le commandement de deux vaisseaux, le Saint-Luc et (1) Voici tes noms de ces compagnies, avec la date de leur établissement. La compagnie des Indes Occidentales , 1664 ; la compagnie du Nord et celle du Levant , 1669 ; la compagnie du Sénégal 1675 ; îa compagnie des Indes Orientales, 1674; la compagnie à 'Acadie, 1683; la compagnie de Gainée, 1686; la compagnie de la Chine et la compagnie de Saint-Domingue, 1698; la compagnie de {'Assiette , 1702 ; la compagnie de Hudson , 1710 ; enfin la compagnie des Indes , 17 12, Cette compagnie reçut du roi, en propriété