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SÉANCE PUBLIQUE BU 2 1 DECEMBRE 1 8 3 5 . COMPTE-BENDU DE SES TRAVAUX. Est-il suffisant pour une Académie de compter dans son sein des savants laborieux et éclairés, des littérateurs spirituels et des artistes habiles ? Sous ce rapport, nous le reconnais*- sons avec orgueil, la nôtre a des noms dont elle peut juste- ment se glorifier; mais plus elle renferme d'hommes remar- quables , plus la société a le droit d'exiger d'elle. L'éclat de nos jours n'exclut pas l'utilité et l'on juge une pareille assem- blée moins sur la valeur de ses membres que sur ses actes. Qu'im- porte , en effet, qu'elle se complaise en famille dans la dou- ce satisfaction d'elle-même, ûère d'étaler, de temps en temps, aux yeux du public, des trésors dont elle est avare. Ce n'est pas une existence digne d'elle, et nous ne craignons pas de le dire, sa mission est bien loin d'être remplie. Plus le savoir est pré- cieux, plus on est coupable de le laisser perdresans fruit. C'est une arme que. la providence confie à quelques mains privilé- giées pour travailler à ses grands desseins. Le temps n'est plus où la vie d'un savant se consumait dans l'obscurité de son ca- binet à amasser des connaissances nouvelles dont il jouissait au milieu d'un pelit nombre d'initiés. Aujourd'hui l'humanité