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     JTeuS pour régent de cinquième, depuis le mois de novembre
     1790 jusqu'à la fin d'août 1791, le Père Herluison, homme
    d'environ trente-six ans, d'une très-haute piété, et qui pas-
    sait pour fort instruit ; depuis le mois de novembre 1791 jus-
    qu'à la fin d'août 1792, où le Collège de l'Oratoire fut suppri-
    mé révolutionnairement, j'eus pour régent de quatrième, le
    Père Royer. Comme ce Père était assez gras et frais, quel-
    ques-uns de MM. les pensionnaires lui donnaient le surnom
    de la truie- Ce n'en était pas moins un jeune professeur plein
    d'esprit, dont l'enseignement n'avait rien que d'agréable. Je
    me rappelle que, dans l'été, vers la fin de la classe du soir,
    il prenait un vrai plaisir à nous amuser par des lectures de
    Gil Blas ou de Don Quichotte, et que la punition la plus forte
    qu'il put nous infliger, c'était de ne nous rien lire du tout. Quel-
    que temps après sa sortie du collège, ce bon Père fut obligé,
    pour se soustraire à la réquisition, aussi bien qu'à la terreur,
    de se cacher dans les bureaux de l'administration des vivres
    de l'armée des Alpes ; un peu plus tard, voulant se don-
    ner un état honorable , il se rendit à Montpellier et il y étudia
    la médecine. On l'a vu depuis à Paris, sous le nom de Royer-
    Collard, médecin du roi par quartier et de l'hospice de Cha-
    renton; il était frère du savant M. Royer-Collard, si célè-
    bre à la Chambre des Députés } et il est mort en 1825, mem-
    bre de l'Université et de la Légion-d'Honneur.
        « Au mois de novembre 1792, je vins faire ma troisième au
    collège de Notre-Dame, sous M. le professeur Tabard , qu'on
    a vu ensuite, pendant plusieurs années, conservateur de la
    bibliothèque de la ville. J'avais alors pour répétiteur mon
    parent Pallu, instituteur à la place Neuve-des-Carmes, et qui,
    au commencement de 1794, a terminé sa vie sur les échafauds
    de la Terreur, pour avoir fait partie du Jury nommé dans le
    procès du fameux Chalier.

      « Il est bon de dire ici que je n'étais au collège ni des
    forts ni des faibles. Chaque année, lorsqu'il s'est agi de pas-




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