Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               167
 lui et ses moutons, à l'abri des orages et du soleil, commença
 par planter en terre des troncs d'arbres arrachés à la forêt
 voisine, ce sont les colonnes : il les couvrit d'un toit à double
 pente, voilà les frontons et les tympans. Plus tard le berger
 s'aperçut que l'humidité du terrain pourrissait le pied de ses
arbres, il les appuya sur des pierres équarries, voilà le
piédestal. Les triglyphes furent les bouts de poutres qui sup-
portaient l'avant-toit et les greniers ; les denticûles d'autres
poutrelles transversales. Les filets et les moulures des colonnes
provenaient des Cercles qui empêchaient les poutres de se
fendre. Les plinthes étaient des briques placées sur les co-
lonnes pour établir des niveaux réguliers , etc. etc. Par exem-
ple les chapiteaux m'ont toujours fort embarrassé, je n'ai
jamais deviné comment la colonne ionique était la repré-
sentation exacte d'une belle jeune fille; ni ce que pouvait
faire une plante d'acanthe au sommet d'un sapin -, ni ce que
disent ces monstrueux mascarons, ces oves iusignifians, ces
rinceaux qui se roulent le long des frises ; encore moins ces
guirlandes de fruits et ces massacres dé béliers? notez bien
que j'admets tous ces ornements comme bons en eux-mêmes
et très convenants; mais que je trouve très ridicule la pré-
tention de leur donner des origines authentiques. Je serais
curieux de savoir pourquoi les bas-reliefs sont presque tou-
jours élevés au sommet de l'édifice, tandis que la base en
est totalement dénuée. Dites-moi encore quelle loi suprême
et inévitable, assigne aux deux grands ordres 12 ou 15 mo-
dules, à l'ionique 10, au dorique 8, du toscan 7 et souvent
moins, (je ,cite sans livre). Pourquoi, vous qui avez pris
en considération ces mesures si diverses, proscrivez-vous nos
colonnettes et leurs faisceaux? Vous retracez;, en France, sur
vos chapiteaux corinthiens, dès acanthes et des palmes que
nous n'avons pas, et vous bannissez le chou frisé, les char-
dons que nous trouvons à chaque instant sous nos pieds?
Soyez donc conséquents, graves aristarques, et n'éleyez pas
d'ignobles cheminées sur des sanctuaires où l'encens fnnraU