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ter l'un et l'autre dans l'état primitif: exemples rares en nos
temps ! L'église fut réservée dans la vente et resta propriété
de la nation. Elle servit tour à tour de grenier à foin pour la
cavalerie , de dépôt de salaison pour la marine ; plus tard en-
core, et, à l'époque de la translation de l'Ecole "Vétérinaire du
faubourg de la Guillotiére au couvent de Ste-Elisabeth des
Deux-Amants, une ordonnance affecta l'église au service de
l'Ecole : il fallait bien un magasin de fourrages, et l'église
était si prés !
L'année 1810, le gouvernement impérial racheta le cou-
vent et le clos. On en fit un emplacement pour recevoir les
matériaux nécessaires à la confection du pont de Serin. C'est
de cette année que date l'ouverture de la porte latérale de la
façade au levant. Un décret du 6 mai 1811 portait que le
claustral serait remis ensuite à la ville , après l'achèvement
du pont.
En 1818 , par suite d'un échange fait entre la ville et le d é -
parlement , la Pépinière , située au Jardin-des-Plantes , fut
transférée au clos de l'Observance. Grâce à celte nouvelle
destination, la colline a retrouvé ses agréments , la fraîcheur
de ses eaux , sa couronne de verdure. Nous devons à l'obli-
geance de M. Hénon fils , directeur de cet établissement, d'a-
voir pu visiter en détail tout le vieux couvent, et réparer, sur
ses souvenirs , des omissions inévitables à raison de la
pénurie de nos documents. Telle est la dernière destination
qu'a reçue l'Observance.
ITUBE Après avoir tracé l'historique de ses vicissitudes, parcourons-
JKUMENT. en l'étendue, en observateur ; regardons-la en face maintenant,
et telle que quarante années de profanation et de délaissement
nous l'ont faite. On nous passera quelques menus détails ;
souvent toute la moralité , toute la philosophie des ruines se
retrouvent dans un contraste q u i u a î t d e s plus légers accidents,
des rapprochements les plus simples.
E t d'abord, ce n'est pas une des moindres bizarreries de la
fortune , que d'avoir si étrangement remplacé la porterie du