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              colonnes des Lucquois pour en faire Une porte de ville ; c'est
             la délibération, plus explicite eccore , par suite de laquelle
             fut ordonné le recouvrement total de la grande nef et l'exé-
             cution de ce travail q u i , malheureusement, ne s'est pas
             étendu jusqu'aux chapelles latérales. Il est même venu à n o -
             tre connaissance que le projet avait été conçu de rendre
             l'Observance au culte catholique ; que des dessins et des de-
             vis ont été d e m a n d é s , dans ce b u t , à un habile architecte
             lyonnais.
                 Il y a peu d'années, nous n'eussions osé en concevoir la
   AV   IR
      ™       pensée; mais il est permis d'en nourrir l'espoir aujourd'hui, au-
L'OBSERVANCE. jourd'hui que le calme des esprits, le retour à des pensées
              plus graves, une tolérance mieux entendue laissent au catho-
              licisme , à Lyon surtout, le droit de compter sur de nouveaux
              succès.
                 Ah! oui, relevons ces belles ruines de l'Observance. Que
             de fois nous en avons entendu émettre le vœu par les vieil-
             lards qui l'avaient fréquentée, par les artistes qui l'avaient ad-
             mirée , par les fidèles que sa position intéresse, par tous ceux
             qui tiennent encore au culte des vieux souvenirs ! Ah ! oui, re-
             levons ces belles ruines dont le silence accuse nos oublis et
             dont la chute prochaine accuserait plus haut encore notre
             indifférence. Relevons ces belles ruines, traitons, par g r â c e ,
             la maison de Dieu comme un toit domestique. Un p o n t , une
             maison s'écroulent, on les relève; c'est une église... va-t-on
            la laisser ronger au temps? Relevons ces belles ruines, afin
             que de la m ê m e plume qui décrivit si vivement les h a r m o -
             nies de la religion et de la n a t u r e , un p o è t e , jadis cher à la
            foi, ne vienne pas nous dire : « Les temples s'en vont, et le
             « christianisme qui a construit le gothique pour l'animer de
             « son souffle, laisse ses admirables basiliques tomber peu
            « à peu (1). » Ah! dans l'intérêt de la cité, dans celui des arts
            et de la religion, relevons ces belles ruines, repeuplons ce dé-
             Ci) Voyage en Orient, par M. de Lamartine, t. 1. p. 163,