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vêque, les oraloriens s'étant approprié les salles où se fai-
saient les cours, cet utile établissement fut suspendu.
    Peu de temps après, une cause célèbre, celle de la fille Le-
rouge fut portée devant les tribunaux de Lyon. On accusait
les frères Para d'avoir étranglé cette fille, et de l'avoir préci-
pité dans le Rhône. Heureusement pour les accusés, Vitet
venait de faire paraître un mémoire sur les noyés : mémoire
fondé sur des observations anatomiques très-précises, et où
il combattait, sur des points essentiels, le sentiment de l'illus-
tre Louis. Ce mémoire éclaira la religion des juges, et sauva
l'innocence et la vie aux frères Para.
    Vers la même époque, le célèbre Bourgelat (1) venait de
créer à Lyon une Ecole "Vétérinaire; Vitet eut le désir d'étudier
l'organisation des divers animaux traités dans ce nouvel éta-
 blissement, le cours de leurs maladies, ainsi que l'action des
 divers médicaments. Après l'expérience de douze années d'é-
 tudes, il publia, en 3 vol. in-8°, un Traité de Médecine vété-
 rinaire. Cet ouvrage se répandit dans toute l'Europe , et fut
 traduit en plusieurs langues. Les progrès de l'art vétérinaire
 n'en ont point encore fait oublier le mérite.
    Après cette publication , le Collège des Médecins de Lyon
 l'invita à composer une Pharmacopée. Malgré le nombre pres-
 que incroyable de recherches et d'expériences qu'il fallut faire
 pour donner quelque solidité à un travail aussi ingrat, Vi-
 tet publia, au bout de cinq ans, la Pharmacopée de Lyon,
 un vol. in-4°, 1778. Toutes les parties de l'art pharmaceutique
 y sont traitées avec le plus grand soin.
     Pendant les quatre années de 1780 à 1784, il publia, avec
 un collaborateur digne de lui, un journal de médecine. Sa ré-
 putation toujours croissante et son infatigable activité le firent
 remarquer de l'administration. M. Flesselles, intendant de
  Lyon , le chargea de l'établissement d'une école gratuite en
 faveur des sages-femmes. Celte école, si nécessaire, futétablie

   (t) Voir sa bibliographie dans h Revue du Lyonnais, (orne 1 e r , page 155.