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    Le 24, le Consulat dresse des remontrances, qu'il présente
 au roi, pour maintenir les Observantins en leur couvent de
 Notre-Dame-des-Anges ; « parce qu'ils n'ont jamais donné sujet
 d'en estre chassés , ains au contraire s'y sont toujours com-
 portés avec toute la modestie, pieté et dévotion possible que
 l'on sauroit désirer de fort bons religieux. »
    Le 12 décembre, nouvelle délibération dans le même sens.
 Le Provincial des Cordeliers ayant porté cette affaire au conseil
 du r o i , les échejrins et les recteurs de l'Aumône adressèrent
 un Mémoire , comme moyen d'intervention , et toujours dans
 uu sens favorable â nos Religieux. Requête alors des Récol-
lets à l'assemblée générale du clergé. Sur simple exposé,
l'assemblée appointe la requête, le 28 juillet 1619. Deux
jours après , elle défend à leurs agents d'intervenir entre les
parties, autrement que par voie d'accommodement. Insertion
au procès-verbal de cette interdiction et défense. Les échevins
forcent les Récollets à se désister de toute prétention sur l'Ob-
servance, et leur font signer, le 14 novembre, un acte de
désistement. Acte homologué et confirmé, par arrêt du conseil
privé de Sa Majesté, le 16 avril 1620. Ainsi se termina ce
différend long et délicat, différend dont le succès, dû à la bien-
veillante protection des magistrats, honore infiniment les
Religieux qui avaient su la mériter. Ils eurent moins d'avan-
tage dans une prétention qu'ils élevèrent à la fin du même
siècle ; aussi bien avaient-ils moins de droits à faire valoir et
de plus redoutables adversaires à combattre : c'étaient le
commerce , les échevins, les tribunaux et la jurisprudence
du royaume.
    Appuyés, nous ne savons sur quels faits antérieurs et
sur leur titre de fondation royale, ils aspirèrent au droit de
protection et d'asile en faveur des faillis. C'était un reste pâle,
une ombre effacée de l'antique usage, de la vieille discipline
des sanctuaires ; qu'on nous permette d'en retracer l'histori-
que en peu de mots.
   L« premier autel fut sans doute aussi le premier asile. Là,