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148 « res eussent à se trouver le lendemain à six heures du matin, u et quand la grosse cloche sonneroit, au dict du couvent de « St-Bonâventufé $ pour Mec recevoir leur aumosne, et faire « ce qui leur seroit commandé et ordonné. Lesquels ne fail- li lirent de se trouvera l'heure assignée, en la place du dict « couvènti A cette première assemblée se trouvèrent xle sept à huit mille personnes, tant hommes et femmes que petits enfants. On leur donna les provisions préparées à l'avance, et la marque distinctive du quartier auquel ils appartiendraient: les Jacobins, St-George, La Chanal,les Cordeliers, etc. Ainsi furent nourris cinq mille cinquante-six individus pendant cin- quante-deux jours , depuis le 19 mai jusqu'au 31 juillet. A ce moment, la diminution de la disette et la moisson prochaine rappelant les étrangers dans leurs champs , on leur donna le moyen de retourner dans leur pays, et en échange on en re- çut mille bénédictions. La reconnaissance de ces pauvres gens égala la générosité de leurs bienfaiteurs. Le 18 janvier 1533 , les comptes de l'Aumône furent soumis à l'assemblée des diverses autorités, des notables, marchands et bourgeois de la ville, réunis dans notre couvent ; la recette s'était élevée à dix mille cent quatre-vingt-dix livres un sou neuf deniers tournois, et la dépense à neuf mille sept cent quatre- vingt-treize livres dix-neuf sous deux deniers. Il restait donc en caisse trois cent quatre-vingt-seize livres deux sous sept de- niers. C'était peu que le modique fonds délaissé par l'indigence aux mains de la charité, trois cent quatre-vingt seize livres ! mais la charité, elle est féconde, parce qu'elle est mère. Voyons comment elle sut perpétuer ses prodiges. Un des commissai- res de l'aumône., Jean Broquîn , propose d'élever, toujours au moyen de dons volontaires, un établissement qui subvienne à l'indigence du pauvre, et abolisse la mendicité dans la vil- le (1). On s'ajourne au dimanche suivant, 25 janvier 1533. Le (1) Comme on le voit, le Dépôt de Mendicité que possède aujourd'hui no-