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spacieux et bien éclairés. Un couloir qui traverse du sud au
nord la maison tout entière facilitait les communications à
l'intérieur.
   Sur la porte principale du couvent, et à l'entrée du cou-
loir , on grava ces mots :

                    Fils (1) qui n'es en degré
                    Rien moinldre que ton père
                    Des mains de la mère
                    Prends cette rose à gré ;

et au-dessous , une rose sculptée. Cette rose avait aussi ses
épines : plante exotique et dont le ciel est la terre native-
le bonheur parfait ne s'est nulle part acclimaté dans l'exil.
    Au commencement du 17 e s i è c l e , un M. de St-Joyre (2) fit
restaurer à ses frais le porlail de l'église. C'est un orne-
ment dans le goût de la renaissance , qui contraste avec
le gothique primitif. Un arceau, fort a p l a t i , coupe par le
milieu deux colonnetles qui s'échappent de cette lourde en-
trave pour se terminer régulièrement en ogive. Du r e s t e ,
nous avions oublié de le r e m a r q u e r , rien de plus fini, de plus
r i c h e , de plus original que l'archivolte surbaissée du fond
de la baie du portail.
    Sur l'arceau , le bienfaiteur fit placer une Yierge dans une
niche dont les supports sont garnis d'anges en pied ; deux ,
aux ailes déployées, soutiennent une couronne sur le front
de leur auguste r e i n e .
    Plaçons i c i , quoique Brossette la reporte à l'année précé-
d e n t e , la fondation de l'élégante et somptueuse chapelle des

   (1) Ces mots s'adressent aux Religieux néophytes qui entrent dans l'Ob-
servance avec les mêmes titres et les mêmes dénominations de Pères et de
Frères que portaient le fondateur de la maison et le patriarche de l'ordre.
Cette mère, c'est la religion ; cette rose est évidemment le bonheur qu'elle
promet à ses disciples. Tel est, selon nous, le sens le plus naturel de ce lo-
gogriphe rimé.
   (2) Voir sur M, de St-Joyre , Lyonn. dign. de mém., tom. n , pag.