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l'Alouette, qu'elle armait au port de Lorienl, et qu'elle des-
tinait pour l'île de Gorée. Cette île était la seule qui restât
à la France sur la côte d'Afrique, et elle réclamait les secours
les plus pressants en hommes , en vivres et en munitions de
guerre. Trompant la vigilance de toutes les croisières enne-
mies, Guillin fit sans accident la traversée de Lorient à Go-
rée , qu'il ravitailla. Au retour de cette expédition, qu'il ter-
mina avec une célérité vraiment inouïe, il eut encore à sou-
tenir un combat très-vif contre une frégate anglaise, et il eu
sortit avec tant d'honneur, que la compagnie , pour lui don-
ner un témoignage éclatant de sa satisfaction, l'inscrivit sur
le tableau de sa marine en qualité de premier lieutenant. En
1759, il partit une seconde fois du port de Lorient avec trois
vaisseaux de la compagnie pour aller porter des secours à
l'Ile de France. Son voyage fut encore d'une extrême célé-
rité. A son retour, la compagnie l'envoya prendre le com-
mandement du Villev a ut, navire qu'elle armait au port de
Bordeaux, et qu'elle destinait à transporter à l'Ile-de-France
des barres de fer, des laines, des liqueurs et autres mar-
chandises.
  Le Villevaut était sur le point de mettre à la voile, lorsque
deux commissaires de la compagnie, chargés de faire la visite
de la cargaison, trouvèrent mauvais que le capitaine Guillin
et ses officiers eussent embarqué des marchandises de pa-
cotille. Ces commissaires , armés de la sévérité des règle-
ments, saisirent la marchandise, et celle saisie fut validée
par un arrêt du conseil du roi, du 19 mars 1761, qui déclara
là pacotille bien confisquée au profit de la compagnie. A la
suite de ce procès (1), qui causait un notable dommage à sa

perpétuelle , tout le pays compris dans le gouvernement de la Louisiane,
Le roi ne se réserva que la foi et hommage , avec une couronne d'or du poids
de trente onces, dont la compagnie devait faire présent à chaque change-
ment de règne.
   (1) Le célèbre avocat Loyseau de Maulcon lit, dans cette affaire , un Jlfe-