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18 de la côte qui, des hauteurs de Liinonest, descend à la Py- ramide. Ici, le faubourg de Serin ; l à , le faubourg de Yaise ; à droite et à gauche, des ponts suspendus , jetés par enchan- tement sur la Saône depuis cinq années que je n'ai vu Lyon ; là -bas, le coteau de Fourvières ; au-dessous , la cathédrale gothique : c'est pittoresque , varié ; c'est beau à voir ainsi, en courant au galop sur le quai St-'Vincent ! Tous ceux qui ne font que traverser Lyon en sont frappés comme d'une fort belle ville ; moi qui le connais, pourquoi ne puis-je pas le souffrir ? Sans doute c'est une jolie chose que le quai de la Saône , éclairé de reflets, un soir d'automne, quand le soleil cou- chant , déjà descendu derrière la montagne, eu dessine le profil sur un ciel où tous les tons bleus , orangés et violets , se confondent dans une 'teinte générale aussi impossible à nomrner que difficile à fixer sur la toile, malgré toutes les ressources d'une palette prestigieuse ! Sans doute c'est une belle chose que le quai du Rhône, quand le ciel très-clair laisse voir à l'horizon la pointe scintil- lante du Mont-Blanc et les sommets neigeux des Alpes ; quand la plaine dcsBrotteaux est bien verte et que les hauts arbres de la Tête-d'Or balancent leurs cimes à l'air frais du matin ; quand le fleuve rempli roule des flots rapides sur lesquels s'aventurent de petits bateaux, qu'on a peine à suivre des yeux ! Sans doute il y a sur ces quais de belles maisons , et à l'ex- trémité de l'un d'eux un bel hôpital, et à quelques pas deJà une place immense qui fut belle et pourrait le redevenir si Lyon , guéri des blessures encore saignantes de la guerre ci- vile y pouvait occuper les loisirs d'une paix véritable à dessi- ller des parterres autour de la statue que Lemot éleva à Louis XIV sur le piédestal où nos pères avaient admiré l'ancien che- val de bronze de Desjardins ! Sans doute il y a à Lyon d'admirables manufactures , un grand commerce, le génie des affaires, beaucoup d'activité , A V. t.