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dotaux, se rendaient au réfectoire, et là le P. Gardien bé^
 nissait avec solennité un agneau rôti, dont les Cordcliers
 se partageaient gaîment les morceaux au dîner qui suivait de
près la cérémonie.
   L'année 1505 fut signalée par un événement qui rem-
plit leur cœur de joie : c'est l'époque où les Grands-Corde-
liers embrassèrent l'Observance. Cette réforme les soumit
les uns et les autres aux mêmes lois , aux mêmes pratiques,
aux mêmes chefs. Le costume était le même. Un même esprit
entretenait des rapports qui furent toujours de la nature la
plus amicale et qu'aucun acte resté aux archives grosses d'ex-
ploits , de citations , de procédures, n'atteste avoir été sé-
rieusement troublés un seul jour: chose étonnante parmi
les hommes et partant digne de remarque aussi bien que
d'éloge ! Le nom de Grands-Cordeliers n'était que pour le
peuple ; un nom plus doux réunissait les deux communautés :
celui de Frères. On passait, avec l'approbation des supé-
rieurs , de l'une à l'autre , et tel avait fait sa profession au
couvent de Nolre-Dame-des-Anges , qui devenait gardien à
St-Bonaventure. Le gardiennat, chez les uns et les autres, était
de trois ans. En 1562, ce fut à deux religieux de l'Observance
que les Grands-Cordeliers confièrent le soin d'enfouir le
corps de leur bienheureux Père , leur laissant le secret du
précieux dépôt.
   L'Observance avait aussi un noviciat. Dans l'espace d'un
siècle et demi, elle avait déjà fourni deux provinciaux : Didier
Raban, en 1524, et Claude Vallenot^ en 1628. Le chapitre
de la province s'y était déjà tenu trois fois , en 1524 , 1635 ,
1668. De plus amples documents auraient pu nous en fournir
d'antres exemples sans doute. La maison vivait du produit
des quêtes , des legs et donations , des fruits de l'enclos , du
revenu d'un petit domaine situé à Vourle., acquis vers la fin
du 17e siècle, par le P. delà Vigne, et, plus, tard, des
pensions des jeunes gens , mis chez eux en correction.
   Le nombre des Frères de l'Observance ne dépassa guère