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279 dotaux, se rendaient au réfectoire, et là le P. Gardien bé^ nissait avec solennité un agneau rôti, dont les Cordcliers se partageaient gaîment les morceaux au dîner qui suivait de près la cérémonie. L'année 1505 fut signalée par un événement qui rem- plit leur cœur de joie : c'est l'époque où les Grands-Corde- liers embrassèrent l'Observance. Cette réforme les soumit les uns et les autres aux mêmes lois , aux mêmes pratiques, aux mêmes chefs. Le costume était le même. Un même esprit entretenait des rapports qui furent toujours de la nature la plus amicale et qu'aucun acte resté aux archives grosses d'ex- ploits , de citations , de procédures, n'atteste avoir été sé- rieusement troublés un seul jour: chose étonnante parmi les hommes et partant digne de remarque aussi bien que d'éloge ! Le nom de Grands-Cordeliers n'était que pour le peuple ; un nom plus doux réunissait les deux communautés : celui de Frères. On passait, avec l'approbation des supé- rieurs , de l'une à l'autre , et tel avait fait sa profession au couvent de Nolre-Dame-des-Anges , qui devenait gardien à St-Bonaventure. Le gardiennat, chez les uns et les autres, était de trois ans. En 1562, ce fut à deux religieux de l'Observance que les Grands-Cordeliers confièrent le soin d'enfouir le corps de leur bienheureux Père , leur laissant le secret du précieux dépôt. L'Observance avait aussi un noviciat. Dans l'espace d'un siècle et demi, elle avait déjà fourni deux provinciaux : Didier Raban, en 1524, et Claude Vallenot^ en 1628. Le chapitre de la province s'y était déjà tenu trois fois , en 1524 , 1635 , 1668. De plus amples documents auraient pu nous en fournir d'antres exemples sans doute. La maison vivait du produit des quêtes , des legs et donations , des fruits de l'enclos , du revenu d'un petit domaine situé à Vourle., acquis vers la fin du 17e siècle, par le P. delà Vigne, et, plus, tard, des pensions des jeunes gens , mis chez eux en correction. Le nombre des Frères de l'Observance ne dépassa guère