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              Et fut toujours persécuté
;
              Ou par lui-même, ou par l'envie.
    Il est vraiment piquant de trouver de petits vers de madri-
  gal mêlés aux fonctions d'un commissaire de la Convention.
  Les vers né sont pas bons ; maïs la chose s'explique. Faire
  des quatrains, n'était pas le lot de la République française et
  de ses proconsuls.
    Une paysanne qui était sur le seuil de la porte me fit entrer.
  Dans les deux ou trois pièces où elle me conduisit, je ne
 trouvai pas la moindre matière à souvenirs, pas la moindre
 trace du séjour de Jean-Jacques. Les chambres qu'habitaient
 Rousseau et Mme de Warens sont au premier étage. On ne
 peut les visiter, parce qu'elles sont occupées par le proprié-
 taire actuel des Charmettes , qui d'ailleurs n'a pas laissé ces
 chambres dans leur état primitif. Je parcourus le petit jar-
 din en terrasse, théâtre des occupations, des amusements
 et des études de Rousseau. Ici étaient ses fleurs, là ses abeil-
 les. C'est à cette place qu'une belle nuit il établit son obser-
 vatoire et que, tout en suivant le cours des astres, il causa
 tant de frayeur à de pauvres paysans savoyards , qu'il fut pris
pour un sorcier qui tenait le sabbat. De ce jardin , ma vue'
 errait sur tout le vallon des Charmettes ; la dent de Nivolet
s'élevait dans le lointain, et les sévères montagnes de la Sa-
voie fermaient l'horizon. Je compris les délicieux souvenirs
que ces lieux avaient laissés au philosophe de Genève. Qu'on
me permette de citer quelques lignes de ses Confessions, li-
gnes qu'il écrivait presque sexagénaire sous le ciel brumeux
de l'Angleterre. Ce sera la meilleure description des Char»
mettes : « Après avoir un peu cherché, nous nous fixâmes aux
« Charmettes, une terre de M. Couzié, à la porte de Cham*
« béry, mais retiré et solitaire comme si l'on était à cent
« lieues. Entré deux coteaux assez élevés, est un petit vallon
« nord et s u d , au fond duquel coule une rigole, entre des
« cailloux et des arbres. Le long de ce vallon , à mi-côte,
•< sont quelques maisons éparses, fort agréables pour qui-