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Franciscus } et la finit, en demandant grâce pour le mauvais
français qu'il parle, à MM. des Comptes : Cesl, dit-il, le
françoh de son pays.
Charles "VIII avait voulu que ce bon religieux restât gar-
dien du couvent, tant qu'il vivrait. F. Bourgeois mourut le 19
août 1494. Sa mort fut précieuse devant Dieu , belle devant
les hommes , et sa réputation de sainteté n'expira point avec
lui ; son tombeau devint célèbre.
On a raconté de lui plusieurs miracles, dont on trouve les
détails dans Wading , Fodéré , Théophile Raynaud , les Mé-
moires déjà cités. Selon eux , il fut, de son vivant, thauma-
turge et prophète ; allant de Feurs à Montbrison , il aurait,
sur le refus du batelier, traversé, sur son manteau, la Loire,
avec un de ses compagnons de voyage. Les désordres des
hérétiques et l'invasion de 1562 lui étaient connus d'avance;
il les aurait nettement prédits , comme aussi la fuite de ses
frères , et l'échange que feraient quelques-uns d'entr'eux du
vêtement religieux avec le costume séculier. Mort, il eût
apparu à un marchand , de Lyon , dangereusement malade
en Italie ; le prenant par la main, il l'eût guéri. L'heureux mar-
chand , est venu attester le prodige , et suspendre à sa cha-
pelle un ex voto bien connu. On raconte encore un miracle
arrivé le jour de la mort de F. Bourgeois, au sujet d'une
croix plantée par lui, au sommet d'un rocher, «on loin de son
couvent de Chambéry.
Le P. Jean TISSERAND OU TISSANDIER fut l'ami du pré-
cédent. Nous l'avons déjà signalé plusieurs fois dans cet
opuscule. Ce fervent religieux dont parlent Génébrard,
Sponde , Mézeray , Wading , Fodéré , Herman, Bazin, les
Mémoires manuscrits, etc., etc., fut appelé à Paris, l'an
1468. Il y parut avec éclat et avec fruit dans toutes les églises
de la ville. Pour l'ordinaire, il prêchait tous les jours, pen-
dant un mois, dans une paroisse, et passait le mois suivant dans
une autre; c'est ainsi qu'il évangélisa, pendant dix ans, toute
la capitale; il avait un don particulier pour émouvoir les