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trieuse (1). Quant aux Mémoires qu'il a disséminés dans diffé-
rents recueils, il serait trop long de les compter : tous se
distinguent par une grande puissance d'invention , par cette
profondeur de vues , par ce mérite de trouveur qui caracté-
risait M. Ampère.
   La science ne le détourna jamais des voies de la religion ;
au contraire , elle affermissait chez lui ses pieuses convictions,
et c'est en chrétien qu'il a terminé cette noble carrière entière-
ment consacré au travail, à la vertu, à la science. C'est après
avoir rempli tous les devoirs delà religion, qu'il s'est en-
dormi dans le sein du Seigneur.
   Les obsèques de M. Ampère ont eu lieu samedi soir, 11
juin, avec la pompe due à son rang. Voici le discours pro~
nonce par M. Matter, inspecteur-général de l'Université, sur
le cercueil du savant que la France vient de perdre.
            « Messieurs,
    « Nous rendons les derniers honneurs à M. Marie-André
Ampère , membre de l'Institut et de la Légion-d'Honneur,
professeur au collège de France , et inspecteur-général de
l'instruction publique, une des gloires du pays.
    « Rendre les derniers honneurs à un homme que deux cents
lieues séparent de sa famille, est un devoir encore plus dou-
loureux pour un collègue que pour tout autre, et s'il s'agissait
ici de payer à l'illustre savant, que les siens ont si récemment
confié à mon amitié, tout le tribut d'éloges qui est dû à ses
brillants travaux , cette tâche serait bien au-dessus des forces
d'un voyageur fatigué, qui met à peine le pied sur le sol de
cette cité (2).
   « Mais vous ne me demandez pas de l'accomplir, et je
n'entreprends pas de faire apprécier une perte qui vous

  (i) Nous en rendrons un compte détaillé dans notre prochaine livraison.
M. Chelles, archiviste de la Préfecture du Rhône, s'est chargé de cet hom-
mage à la mémoire de M. Ampère.
  ('2) M. Matter, averti par M. le proviseur, venait d'arriver à Marseille.