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479 octobre 1745, une flotte marchande de quarante voiles, ren- contrée par les Anglais, perdit trente de ses bâtiments. Cette flotte, qui venait de la Martinique en France, était escortée « Les personnes à qui le roi donnait des bénéfices , ne tardèrent pas, dit « Hervé, à en donner une partie à d'autres vassaux qui contractaient vis- « à -vis d'eux le même engagement de reconnaissance et de dévouement, « qu'ils avaient contracté vis-à -vis du roi. Ces nouveaux vassaux se trouvaient « indirectement dans la main du souverain ; car ses leudes , en le suivant, « se faisaient suivre de leurs fidèles, et par là tous se trouvaient sous l'éten- » dard du roi. Les vassaux du second ordre s'appelaient arriëre-vassauoc, par « rapport au seigneur qui avait fait la première inféodation, et celui-ci s'ap- « pelait suzerain par rapport à eux. Les arrière-vassaux s'appelaient aussi « vavasseurs, expression qui est un diminutif de vassal. » Tout ce qui vient d'être dit jusqu'ici, n'est que l'explication du régime féo- dal de la propriété foncière, régime assez simple, assez naturel, et qu'il serait possible d'employer aujourd'hui avec quelque succès en Afrique, afin d'as- surer la colonisation du territoire conquis par nos armées. Il n'y aurait qu'une seule inféodation, celle faite par le gouvernement ; les sous-inféodations ne seraient pas permises, et les terres données, ne le seraient qu'à des hommes à la fois agriculteurs et soldats, placés sous le commandement de chefs mili- taires nommés par le roi, avec défense aux Colons de vendre leurs propriétés et de quitter le canton sans l'autorisation du gouverneur général. Mais un régime féodal odieux à quiconque est doué de la faculté de penser, et que les rois de France ont eu la plus grande raison de dé- truire , autant dans l'intérêt de leur couronne que dans celui de leurs peu- ples , c'est le régime qui naquit sous les descendants de Gharlemagne, par l'usurpation que firent les ducs et les comtes de la propriété de leurs gouver- nements. « Lorsqu'ils s'en furent fait, dit Hervé, un patrimoine qui passait non « seulement à leurs descendants, mais même à lenrs collatéraux et aux « étrangers en faveur de qui ils jugeaient à propos d'en disposer , la France « fut témoin d'un bien triste spectacle. Celni qui ne s'était approprié qu'un » bourg ou une ville, faisait serment à celui qui s'était emparé de toute une « province, de le reconnaître pour son seigneur, et de défendre sa per- « sonne et ses biens, à la condition que de son côté il le protégerait, le défen- « drait et ne lui refuserait jamais justice. C'est ainsi que de proche en proche « les fiefs et les arrière-fiefs se multiplièrent tellement, qne sur le déclia