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481 qui avait dissipé presque toute sa fortune , se met en tête île la refaire plus brillante qu'elle n'avait été. Il arrive à Marseille., il y fait construire plusieurs bâtiments corsaires, e t , après les avoir bien armés et bien équipés , il les lance à la mer contre les Anglais. Pendant plusieurs années, les corsaires du marquis de Roux firent tant de merveilles dans les deux mers qui baignent les côtes de France et d'Espagne, que le jeune Guillin se laissa tenter. Plein du désir de faire promptement sa for lune, il vint offrir ses services au cé- lèbre armateur, qui l'employa aussitôt sur ses navires comme la noblesse titrée; dans le troisième, la noblesse ordinaire; dans le quatrième, la noblesse anoblie. Les princes du sang étaient à la tête de la noblesse française. Les pairs ducs et comtes étaient les premiers de la haute noblesse, dont faisaient partie les grands officiers de la couronne, les maréchaux de France, le grand-maître de l'artillerie, le "colonel général de l'infanterie, les titulaires des grandes charges de la maison du roi, les chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, les gouver- neurs ou commandants de provinces, les lieuteuants-généraux des armées du roi, les maréchaux de camp, les colonels, etc. La noblesse ordinaire se divisait en noblesse de race et en noblesse de naissance. Les nobles de race élaieul ceux dont on ne prouvait point l'origne, c'est-à -dire qui avaient toujours passé pour nobles. Les nobles de naissance étaient ceux qui pouvaient montrer leurs titres de noblesse. Dans presque tout le royaume, on ne donnait à un simple gentilhomme que la qualité à 'écuyer. Nous avons dit que Guillin de Pougelon avait été anobli par l'dchevinage. La noblesse s'acquérait encore en France par d'autres moyens , comme par lettres patentes du roi pour services rendus à sa personne ou à l'état; elle s'obtenait aussi en achetant une charge de conseiller, soit au parlement de Paris, soit aux parlements de Toulouse, de Grenoble, deBordeaux, de Dijon, de Rouen, d'A.ix, de Renues, de Pau, de Metz, de Besançon , soit dans les autres cours supérieures du royaume; elle s'obtenait pareillement par l'achat d'une charge de secrétaire du roi, maison et couronne de France. Aujourd'hui la noblesse ne se vend plus , ne s'achète plus; elle est le prix des talents et des services ; elle ne donne droit à aucun privilège particulier ; les droits féo- daux , quelle que soit leur nature , sont morts, bien morts : aussi n'y a-t il plus de raison plausible maintenant de crier contre les nobles. 31