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qui avait dissipé presque toute sa fortune , se met en tête
île la refaire plus brillante qu'elle n'avait été. Il arrive à
Marseille., il y fait construire plusieurs bâtiments corsaires,
e t , après les avoir bien armés et bien équipés , il les lance
à la mer contre les Anglais. Pendant plusieurs années, les
corsaires du marquis de Roux firent tant de merveilles dans
les deux mers qui baignent les côtes de France et d'Espagne,
que le jeune Guillin se laissa tenter. Plein du désir de faire
promptement sa for lune, il vint offrir ses services au cé-
lèbre armateur, qui l'employa aussitôt sur ses navires comme

la noblesse titrée; dans le troisième, la noblesse ordinaire; dans le quatrième,
la noblesse anoblie.
   Les princes du sang étaient à la tête de la noblesse française. Les pairs ducs
et comtes étaient les premiers de la haute noblesse, dont faisaient partie les
grands officiers de la couronne, les maréchaux de France, le grand-maître de
l'artillerie, le "colonel général de l'infanterie, les titulaires des grandes charges
de la maison du roi, les chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, les gouver-
neurs ou commandants de provinces, les lieuteuants-généraux des armées
du roi, les maréchaux de camp, les colonels, etc.
   La noblesse ordinaire se divisait en noblesse de race et en noblesse de
naissance. Les nobles de race élaieul ceux dont on ne prouvait point l'origne,
c'est-à-dire qui avaient toujours passé pour nobles. Les nobles de naissance
étaient ceux qui pouvaient montrer leurs titres de noblesse. Dans presque tout
le royaume, on ne donnait à un simple gentilhomme que la qualité à'écuyer.
   Nous avons dit que Guillin de Pougelon avait été anobli par l'dchevinage.
La noblesse s'acquérait encore en France par d'autres moyens , comme par
lettres patentes du roi pour services rendus à sa personne ou à l'état; elle
s'obtenait aussi en achetant une charge de conseiller, soit au parlement de
Paris, soit aux parlements de Toulouse, de Grenoble, deBordeaux, de Dijon,
de Rouen, d'A.ix, de Renues, de Pau, de Metz, de Besançon , soit dans les
autres cours supérieures du royaume; elle s'obtenait pareillement par l'achat
d'une charge de secrétaire du roi, maison et couronne de France. Aujourd'hui la
noblesse ne se vend plus , ne s'achète plus; elle est le prix des talents et des
services ; elle ne donne droit à aucun privilège particulier ; les droits féo-
daux , quelle que soit leur nature , sont morts, bien morts : aussi n'y a-t il
plus de raison plausible maintenant de crier contre les nobles.

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