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480 par quatre vaisseaux de guerre, dont deux furent également pris par l'ennemi. Un homme entreprenant, aventureux, le marquis de Roux, « de la seconde race, cette multiplication mit les grands vassaux au déses- « poir, en balançant leur autorité, et que le gouvernement féodal s'éleva sur « les ruines du gouvernement monarchique qui ne fût presque plus qu'un « fantôme de gouvernement.» Par cette affreuse anarchie , le régime féodal de la propriété foncière se trouva donc lié au régime féodal de la seigneurie, c'est-à -dire qu'un seigneur joignit à la possession de ses terres propres celle de la puissance publique, abus intolérable , que le pouvoir royal, sous la troisième race, frappa au cœur en favorisant de tous ses moyens Y affranchissement des serfs et l'établisse- ment des Communes, et dont les faibles restes ont enfin disparu sous les coups de la révolution de 1789. Avant cette révolution, salutaire sous plusieurs points de vue, mais ce- pendant fort désastreuse sous be aucoup d'autres, le château et fief de Pou- gelon, acheté par Antoine Guillin , frère aîné de Marie-Aimé , n'était point une seigneurie. Le seigneur de Saint-Etienne-la-Varenne, paroisse dans la- quelle se trouvait ce fief, était M. le comte de Montaigu. Quel avantage reti- rait donc Guillin de cette acquisition ? pas d'autre que celui de satisfaire sa va- nité personnelle, en ajoutant à son nom de famille celui de Pougelon. Comme il n'était anobli que par l'échevinage, que sa profession n'était pas celle des armes, les fonds de terre attachés à son fief étaient soumis à l'impôt de la taille comme ceux des paysans; mais il avait les droits féodaux de tous les fonds reconnus, par terrier, pour être de la mouvance de ce fief. Ces droits étaient inhérents à la propriété , par la raison que les terres distraites d'un fief et données aux serfs, à l'époque des affranchissements, furent frappées de redevances perpétuelles envers le fief lui-même, quel qu'en fut le possesseur, noble ou roturier. La preuve de tout cela se trouve dans les titres II et III du décret de l'Assemblée nationale du 15 mars 1790, sur les droits fdodaux et seigneuriaux , décret qui supprimait les uns sans indemnité', et qui déclarait les autres rachetables. Nous devons ajouter encore que, pour jouir de la pro- priété du fief de Pougelon , Antoine Guillin avait été obligé de payer directe- ment au roi une finance assez forte, et connue alors sous le nom de droit de franc-fief. On distinguait autrefois, en France, quatre degrés de noblesse. Dans le premier étaient les princes du sang; dans le second , la haute noblesse, ou