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dans la marine marchande. Il n'était pas âgé de vingt-cinq
ans, qu'il avait déjà fait cinq fois le voyage des Echelles du
Levant et du Cap de Bonne-Espérance. A cette époque ,
blesse et sur les moyens de l'acquérir, qu'il est vraiment utile de consacrer
ici quelques ljgnes à la franche explication de ces différentes choses
Les Gaules , quand Jules César et ses légions y arrivèrent, n'étaient pas ce
beau pays que nous voyons aujourd'hui si bien cultivé, si peuplé , si riche
par les triples efforts de l'agriculture , de l'industrie et du commerce Coul
vertes de forêts el de marécages, toutes les plaines étaient à peu prés désertes •
les populations étaient presque toutes retirées dans les vallées et dans les
montagnes, d'abord parce qu'elles s'y sentaient plus e n sûreté, ensuite parce
qu'elles y trouvaient de plus abondants, de meilleurs pâlurages pour leurs
troupeaux.
Les différentes provinces qui formaient la vaste confédération des Gaules
étaient autant de petites républiques aristocratiques, indépendantes les unes"
des autres, et la condition des personnes y était établie ainsi : des prêtres
des nobles, des hommes libres, des serfs et des esclaves. '
Les prêtres, les nobles et les hommes libres, étaient donc seuls en posses
«on de droits politiques, puisqu'eux seuls étaient propriétaires des terres
Les serfs étaient les cultivateurs de ces terres, sans pouvoir quitter la glèbe'
c'est-à -dire le champ auquel ils étaient attachés eux et leurs enfants La rai'
son politique l'avait ainsi décidé, parce que les Gaules, avant l'arrivée de César
formant, commenousl'avonsdéjà dit.unétatconfédéré.lelégislateuravaitvoulù
que les diverses populations conservassent le caractère qui leur était propre
et que les chefs n'eussent jamais sous la main que des hommes du pays des"
nati, des nationaux. La servitude de la glèbe n'était donc pas autre chose
qu'une conscription à la fois agricole et militaire, puisque l e s s e r f s é t a i e n t
appelés à la guerre, comme les nobles et les hommes libres, tandis que les
esclaves n'y allaient pas. Véritable propriété de leurs maîtres, employés â
tous les travaux intérieurs de la maison , à la forge, à la boulangerie , à la
boucherie, à la charpente , à la maçonnerie , au charronnage , à la poterie •
les esclaves étaient vendus , échangés, comme objets mobiliers; quelquefois^
ils obtenaient leur affranchissement, et alors ils étaient maîtres d'aller s'éta-
blir où ils voulaient.
Toutes les terres qui n'avait pas de maîtres particuliers, appartenaient Ã
l'état, et l'on conçoit qne César, en arrivant dans les Gaules, dut y trouver
un domaine public des plus considérables, puisqu'à cette époque la popula-