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 l'Angleterre avait attaqué les possessions de la France en Asie
 et en Amérique , et ses vaisseaux faisaient souffrir au com-
 merce français des pertes énormes. Dans un seul jour, en

 lion de ces vastes contrées n'allait pas à plus de neuf millions d'individus, et
 que les terres en culture formaient à peine les trois huitièmes du territoire
 des Gaules. On sait d'ailleurs que les chefs des républiques gauloises favori-
saient peu l'accroissement de la population et sa conservation dans le pays.
Trop de population rendait l'action de leur gouvernement difficile , et, lors,
 que I'exhubérance se faisait sentir, Ja raison politique imaginait vite quelque
grande expédition militaire pour se débarrasser. C'est ainsi qu'à différentes
époques de l'histoire , on a vu des armées gauloises de 150 à 200 mille
hommes , aller s'ensevelir dans les plaines de l'Italie et de l'Allemagne,
et même sous les antiques rochers de l'Helvétie.
    A son arrivée dans les Gaules, César laissa les propriétés â ceux qui les
possédaient ; mais il s'empara de tout le domaine public , qui fut d'abord le
domaine de la république de Rome, et plus tard celui des empereurs ro-
mains , lesquels favorisèrent alors l'accroissement de la population, distri-
buèrent certaines portions de terre, soit à leurs soldats, soit aux employés
de l'empire , qui, de même que les Gaulois, y placèrent des serfs pour les
cultiver.
   A la chiite de ('empire romain, les rois des nations appelées barbares qui
s'emparèrent des Gaules , firent leur domaine de celui des empereurs, et ils
suivirent l'exemple des Gaulois et des Romains à l'égard de la distribution des
terres et des moyens de les cultiver. Chez les Bourguignons, chez les
Goths, et plus particulièrement chez les Francs, ces distributions se faisaient,
â titre de bénéfice et à la charge du service militaire, aux nobles seulement,
c'est-à-dire, aux principaux chefs; elles n'eurent d'abord lieu que pour un
temps déterminé; elles furent ensuite accordées à vie; enfin, par le traité
d'Andély, en 587 , tous les bénéfices ou fiefs, car c'est la même chose, fu-
rent possédés héréditairement. Dans ces temps-là, on donnait le nom d'crf-
leux aux propriétés qui n'étaient pas un effet de la libéralité du prince : ainsi
tous les héritages des Gaulois, nobles ou hommes libres, reçurent, à l'arrivée
des Barbares, cette dénomination d'alleux, pour les distinguer des autres pro-
priétés. Il est également certain que les Gaulois eurent part, comme les Bar-
bares, à certaines distributions de terres, et sous les mêmes conditions.
   Les premiers bénéficiers furent appelés leudes, fidèles, et ces dénomina-
tions furent ensuite remplacées par celle de vassal.