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378 contre d'un cavalier du régiment de Royal Pologne, qui venait de Lyon, et se rendait à Limonest. lime demanda tjfès-dure- ment si je n'étais pas un de ces muscadins q u i , la veille, avaient cherché à se faire jour à travers les troupes de la ré- publique -, je lui répondis que non, et, après beaucoup de me- naces, il se décida enfin à me laisser continuer mon chemin. • « A la descente de Balmont, vers les trois heures du soir, je fus atteint par un fort détachement des hussards de Berchiny, qui ramenait sur des carioles un très-grand nombre des offi- ciers de l'état major de Précy. Presque tous avaient été fait prisonniers dans les bois d'Alix, après le passage de la petite rivière d'Azergues : j'eD reconnus plusieurs , notamment M. de Vichy le père, M. de Glermont Tonnerre, M. Smith, M. de Ferrus de Plantigny, enfin un petit bossu, vêtu d'une redin- gotte olive , auquel j'avais toujours entendu donner le nom de Grammont. Depuis la restauration , j'ai vu souvent à Paris un M; Carton de Grammont, chevalier de St-Louis, qui se disait avoir été l'un des aides-de-camp du général Précy, pendant le siégé de notre ville : jamais il ne m'a été possible de recon- naître en lui l'individu que les hussards ramenaient prison- nier, et qui m'a toujours semblé avoir été fusillé sur laplace des Terreaux, devant les caves de l'Hôtel-de-Ville , peu de jours après l'entrée des républicains à Lyon. M. le chevalier Carton de Grammont est également petit et bossu. J'ai eu la curiosité de voir à Paris, chez M. Beuchot, dans les nombreux ouvrages qu'a recueillis ce savantsur la révolution, si je ne trou- verais pas le moyen d'éclaircir mes doutes : j'ai reconnu , en effet, qu'aucun individu du nom de Grammont n'a été fusillé à Lyon pendant la terreur, et je dois en conclure que M. le che- valier Carton de Grammont est très-probablement celui que j'ai vu ramener sur les carioles , malgré qu'il m'ait paru alors passablement vieux (1). (4) M. de Vichy le père, M. de Clermont-Tonnerre, M. de Ferrus de Plantigny, M. Smith et quelques autres de leurs camarades, ont bien réelfe-