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    « A 1'auljerge de la Duchère , je fus atteint par une char-
 rette sur laquelle je reconnus un des amis de mon frère aîné ,
le gros Clair, commis chez les drapiers Catan et Gabet,, et
qui avait pris parti dans la cavalerie lyonnaise; Le pauvre
diable était sorti de Lyon , la veille , avec nos colonnes, et
il avait été fait prisonnier dans les bois d'Alix ; il était blessé ,
presqu'entièrement dépouillé, et la charrette qui le portait
avait pour escorte plusieurs soldats d'infanterie y commandés
par un officier à cheval. Je le saluai ; il en fit autant : ce ne
fut que sous lé gouvernement du directoire que j'eus le plaisir
dé lé revoir. Il était alors commis à la librairie de Leelerc,
place des Terreaux , et il me raconta qu'ayant été déposé à
l'hôpital, établi vers la fin du siège dans l'église des Augus-
tins, il avait trouvé le moyen de s'en évader, et de se réfu-
gier sur le-champ dans le Jura, son pays natal. Comme il
avait fait, dans sa jeunesse, d'excellentes études, il eut l'idée,
en sortant de la librairie de Leelerc, d'embrasser la carrière
de renseignement : après avoir professé la rhétorique dans
plusieurs pensionnats , puis aux collèges royaux de Lyon et
de Cahors , il est venu à Paris en 1821, et il y a été pourvu
d'une place de censeur au collège de St-Louis. Il avait, à cette
époque , l'intention de solliciter la décoration de la Légion
d'Honneur : peu de personne», à mon sens, la méritaient
mieux que lui.

ment péri à la suite du siège de Lyon. M. Smith , alsacien, était un très*
habile fondeur, qui avait son établissement dans la presqu'île, Perraohe. Offi-
cier supérieur dans l'artillerie lyonnaise , pendant le siège , il était spéciale-
ment chargé du commandement de la batterie de mortiers établie sur le quai
du Bon-Rencontre, devant la maison Paradis. Ces mortiers , d'un très-grand
calibre , avaient été fondus dans son atelier même , et ils furent envoyés au
siège de Toulon, quand la ville de Lyon eut ouvert ses portes aux trou-
pes de la convention. M. Smith était un homme fort instruit, que les géné-
raux, républicains essayèrent de sauver , mais inutilement ; le malheureux
fut sacrifié, de même que M. de Chapuy-Mauhourg s autre officier supé-
rieur de l'artillerie lyonnaise , homme de mérite pareillement.