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353 à coups de crosse de fusil devant le portail de l'hôtel de Mi- lan. Les dragons du 9 e régiment q u i , depuis le m a t i n , étaient en bataille devant cet h ô t e l , et q u i , selon toute apparence , ne s'attendaient pas à un pareil c o u p , font précipitamment un à droite, et gagnent au galop la place des Carmes, ren- versant tous les étalages des marchandes d'herbes qu'ils trouvent sur leurs passage. Les boutiques se ferment aus- sitôt. « La nouvelle de cet affreux attentat parvient bien vite à l'arsenal. Des cris d'horreur et de vengeance se font entendre. Tout le monde demande à marcher contre l'Hôtel-de-Yille. Le représentant du peuple Nioche et l'adjudant général Ledoyen sont retenus en otage à l'arsenal : on s'occupe sur le champ du plan d'attaque. « De tous les bataillons rassemblés sur la place de Belle- cour, et d'une partie de ceux qui s'étaient rendus maîtres de l'arsenal, on forme aussitôt deux colonnes d'environ 1500 hommes chacune. La p r e m i è r e , commandée par le S r Ma- dinier, se dirige sur l'Hôtel-de-Ville , en passant par le quai de la Saône; La seconde, commandée par le S r Gingenne, ayant pour adjudants les Srs Badger et Lenoir, traverse la place de la Charité et prend le quai du Rhône. « Chaque colonne avait en tête deux pièces de canon. Sur ces quatre pièces, u n e , en fer coulé , appartenait à la sec- tion du port du Temple ; les trois autres avaient été mises en réquisition à l ' a r s e n a l , ainsi que les canonniers qui en faisaient le service ; de sorte que les soldats de la compagnie d'artillerie stationnée à l'arsenal, se battaient les u n s con- tre les autres (1). « La Municipalité, prévenue de la marche des colonnes, prépare ses moyens de défense. L'adjudant général Ledoyen se trouvant retenu à l'arsenal avec le représentant du peu- ple Nioche , et le maire Bertrand comptant fort peu sur l'é- (1) Cette compagnie d'artillerie était du régiment de Tout. 23