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334 couverts de belliqueux trophées grecs et romains; les plus modestes manoirs décorés de pompeux médaillons des Césars. Ailleurs, c'est la Victoire et la Fortune qui ouvrent les portes du temple chrétien ; sur une foule de mausolées, figure le Temps, avec sa faux et ses ailes. Ajoutez à cela des légendes fautives, des inscriptions tronquées et gravées sur le mar- bre et la pierre par d'ignares copistes. D'un autre côté, quand s'éteignit le gothique, merveilleuse création du christianisme , il légua du moins à la renaissance ses admirables artistes folliassiers et imagiers. Pendant un siècle et demi, de leurs mains sortirent de nombreuses pro- ductions , vrais chefs-d'œuvre de délicatesse et de bon goût, mais où l'art et les souvenirs classiques absorbaient tellement la foi chrétienne, qu'à travers le mélange confus des genres , on hésite parfois à prononcer sur la destination primitive de ces magnifiques débris. Celui qui fait l'objet de nos remar- ques , fut sans doute arraché au château de la famille dont nous avons retrouvé l'écusson. Les peintures de cette chapelle sont l'ouvrage de quelque barbouilleur du siècle dernier. Dans celle du Christ, dont la toiture et le vitrail sont tom- bés de vétusté., l'explorateur, ami des arts, ne trouve pas un seul fragment qui rappelle d'anciennes décorations. L'église de l'Observance n'offre plus rien de remar- quable. Et où sont donc les tombeaux, les pierres sépulcrales, les gothiques inscriptions , les épitaphes, tous ces souvenirs funèbres de nos pères, que la religion consacre, et aux- quels elle avait fait partager , tant qu'elle y régna, l'invio- labilité de son sanctuaire? Que sont-ils devenus? Quand, la première fois, nous visitâmes l'Observance , de nombreuses pierres tumulaires se distinguaient encore dans la nef. La chapelle du Christ en était recouverte et jon- chée. Depuis, nous sommes venus étudier le monument, et toutes avaient disparu. Qu'a-t-on fait de ces sacrés emblèmes