page suivante »
322 demander la dispense de ses vœux. Sécularisé par un bref du souverain pontife, il s'établit à Paris , où il vivait encore en 1798. On ignore le lieu et la date de sa mort. BOULE est cité pour ses panégyriques inédits dans la Nou- velle Bibliothèque d'un Homme de goût, par Desessarts. Nous avons apprécié dans les Grands Cordeliers son Histoire de la vie et du culte de saint Bonaventure, etc., sans adopter en- tièrement l'éloge qu'en fait, dans la Biographie universelle, tome vu du supplément, le savant M. "Weiss, à qui nous avons du reste emprunté la plupart de ces détails. Le P. NICOLAS JAILLARD , né à Lons-le-Saunier en 1726, fut reçu fort jeune à l'Observance, où ilfitprofession. Homme de savoir, sa modestie égala ses connaissances ; prédicateur élo- quent, il entraînait par sa douceur ceux qu'avait remués son onctueuse parole. Sa mémoire est toute fraîche encore parmi nous; les anciens racontent avec transport les succès de son éloquence vraiment apostolique. Les nombreuses con- versions qn'il ébauchait en chaire , il les achevait, les con- solidait au confessionnal, où chaque jour affluait une multi- tude de gens accourus de toutes parts, pour se ranger sous la conduite de cet habile maître. L'auteur d'uu livre bizarre (1), J. M. Chassaignon, qui écrivait en 1779 , ne craint pas de l'opposer lui tout seul comme une réponse peremptoire aux détracteurs du clergé : Sans désigner, dit-il, une foule de pré- lats , de pasteurs vertueux qui édifient notre Eglise, je vous ci- terai un Juiïlard, le modèle des religieux et la gloire de son ordre, dont l'éloquence simple et onctueuse pénètre les cœurs des scélérats les plus obstinés ; et l'auteur appuie ces paroles du récit d'une abjuration difficile dont la douceur du bon prêtre eut toute la gloire. Le P. JAILLARD s'était concilié l'affection d'un grand nombre et l'estime de tous. Quand vint la dissolution des ordres re- ligieux, il quitta l'Observance, mais non point sa ville natale. (1) Cataractes de l'Imagination, t. m , p. 25.