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  et que Jean Tisserand exerçait auprès delà reine les deux
  premières fonctions.
      Ce fait n'est point exact ; nous n'avons trouvé leurs noms
  mentionnés ni dans le Cérémonial français, ni dans l'His-
  toire ecclésiastique de la chapelle des rois de France, avec les
  titres de prédicateurs ou de confesseurs. Le roi et la reine sans
 doute voulurent les entendre; ils recevaient habiluellement
 leurs avis; peutêtre aussi dans quelques circonstances, et,par
  dévotion, usèrent-ils de leur ministère au tribunal de la pé-
 nitence ; mais on sait que Jean de Rely était le confesseur
 ordinaire du monarque. Quant au mot d'Orateur, employé
 dans les lettres de fondation que nous avons entre les mains^
 ce n'est qu'une formule de chancellerie. Quoi qu'il en soit, la
 haute confiance de Charles en notre bon Frère Bourgeois n'est
 pas suspecte; il lui en donna une preuve éclatante dans une
 circonstance solennelle où son cœur ne pouvait se trahir.
 Un fils lui étoit n é , son espoir et celui de la nation. « Or
 « quoiqu'il y eut beaucoup de cardinaux et d'évèques pré-
 « senls, sa Majesté souhaita que le Dauphin reçut le bap-
 « tême par le ministère d'un saint religieux de l'étroite Obser
 « vance, appelé Frère Jean Bourgeois, dont la piété étoit
 « très révérée et très reconnue. Le saint homme du Plessis-
 « les-Tours ( c'est ainsi qu'on nommait St-Frànçois de Paule ) y
 « assistait et le roi s'appuyoit sur lui durant la cérémonie. (1) »
Depuis ce jour, dit un auteur cordelier (2) le roi ne cessa de
regarder F. Bourgeois comme un père. Sa vénération lui dicta
les plus touchantes expressions dans la lettre qu'il écrivit à
la Cour des Comptes pour l'érection du couvent de Lyon. Il y
déclare que F. Bourgeois a baptisé le Dauphin, qu'il en a
lui-même reçu beaucoup de consolations spirituelles tant par
ses discours que par ses prières.


  ( 1) Hist. ceci, de la chapelle des rois de France, par l'abbé Archon, Paris,
1711. Hist. de la chap. de Charles Vttl.
  (2) Mémoires manuscrits.