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Amants (1). La beauté du site , la richesse du sol, la fraîcheur
des ombrages , la position sur lès bords de la Saône, au-delà
des portes , la facilité des communications et des approvi-
sionnements , tant d'avantages réunis décidèrent l'unanimité
des suffrages. Il y avait bien là un vieux hôpital dépendant du

 château de Pierre-Scize. On appelait faubourg de Vaize l'emplacement oc-
cupé maintenant par le quai de l'Observance , l'église de ce nom et l'Ecole
Vétérinaire ; au-delà, c'était le bourg de Vaize.
   En 1589 , on y construisit la porte au-dessus de laquelle on lisait cette
inscription, qui parait avoir été la devise des ligueurs de Lyon :
                          VN DIEV. VN ROY.
                          VNE FOY. VNE LOY.
   (1) Le nom des Deux-Amants, donné à cette partie du faubourg de Vaize,
lui venait d'un tombeau en forme d'autel ou de petit temple , situé en face,
du portail de l'Ecole Vétérinaire , et appelé depuis des siècles le Tombeau des
Deux-Amants.
   Si l'on en juge par le dessin qu'en ont donné le P. Menestrier et le P. Co-
lonia et par ce qu'en ont dit nos historiens, l'architecture était grossière, pe-
sante et sans régularité, reste du mauvais goût qui suivit d'assez près le
siècle d'Auguste. Son nom, l'incertitude de son origine , les conjectures di->
verses des écrivains ont fait toute sa célébrité.
   Comme aucune inscription n'était gravée sur la pierre , comme les anciens
auteurs n'avaient rien écrit qui pût fixer l'opinion, les savants ont eu beau
jeu pour former des hypothèses, et ils n'y ont pas manqué.
   Les uns, comme d'Urféet l'ingénieux Sterne, n'ont cherché là qu'un thè-
me à des fables romanesques. On trouve aussi dans l'Année littéraire de Fré-
ron (1.767) , et M. Breghot du Lut a reproduit dans ses Noiw. Mdlang. biag.
et liltér., p. 166, sous le litre d'Aranthès et d'Aspasie, une nouvelle, froide
copie de l'épisode de Chloris etTélamon, dans les Filles de Minée.
   D'autres ont recherché laborieusement la vérité historique , et leurs ré-
cits, pour la plupart, ne méritent pas plus de confiance que les rêveries
sentimentales dont nous venons de parler. C'est la judicieuse remarque de
M. Breghot du Lut, Loc. cit.
   Quelques-uns, comme Spon, ont regardé ce tombeau comme l'autel d'une
divinité inconnue , adorée sur le seuil de Lugdunum et sur les bords de la
Sagona ( la Saône).
   Beaucoup ont enterré là, sans trop de façon, Hérod.c et sou infâme belle-