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266 chapitre de St-Paul, mais on n'y donnait plus l'hospitalité ; tout autour de petites maisons , des vignes et des vergers plantés sur la colline du Greillon : les propriétaires ne se refusaient point à les vendre. Les conseillers avisèrent le roi. D'après cet avis, lettre de Charles, en date du 30 avril 1492, à maître sœur. Il en est qui ont préféré ensevelir à côté d'Hérode Ponce-Pilate , rede- venu son ami depuis le jour où ils s'étaient mutuellement renvoyé notre Seigneur Jésus-Christ : burlesques inventions d'esprits sans critique et par trop crédules. ( Voir Phiéda, Comestor, Fodéré et Paradin qui pourtant n'y ac- corde pas une grande foi.) Le P. Menestrier croyait que c'était la tombe de deux prêtres du temple d'Auguste , nommés Amandus. Ce monument leur eût été élevé par deux de leurs affranchis ; opinion sans preuve solide. Claude de Rubys voulait, lui, que ce fût le tombeau de deux époux chré- tiens , liés par le serment conjugal et plus encore par le vœu d'une mutuelle chasteté. Il avait peut-être puisé cette idée dans S. Grégoire de Tours, qui parle aussi de deux époux, de la première noblesse d'Auvergne , qui avaient vécu dans la continence et les pratiques de la plus haute piété. Morts et ense- velis chacun dans une tombe séparée , leurs monuments se rapprochè- rent d'eux-mêmes, et de là vint à ces deux tombeaux, qui n'en formèrent qu'un seul, le nom de Tombeau des Deux-Amants, légende que Bossuet a commentée dans l'un de ses panégyriques de St-Joseph. , OEuv. compl., édit. de Lebel, tom. xvi, p, 9 2 , et que Madame Tastu a rendue en beaux vers. t Mais l'opinion émise par l'auteur du Nouvel Éloge Historique de Lyon , Brossette , parait avoir acquis les suffrages unanimes ; elle a du moins pour base une découverte dont l'authenticité n'est point contestée. On a trouvé , dans le voisinage de ce tombeau , une inscription qui portait ces mots : D. M. ET MEMORLE. JETERN^E. OIXE. TRIBVT.E. FOEMIN/E. SAKCTISSIMiE. ARVESCIVS. AMANDVS. FRATER. SORORI. CARISSIM/E. SIBIQVE. AMANTISSBLE. P. C. ET. SVB. ASCI A. DEDICAVIT. Ce serait donc le tombeau d'un frère nommé Amandus , élevé à sa bien- aimée sœur : de là le nom des Deux-Amants.