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 chapitre de St-Paul, mais on n'y donnait plus l'hospitalité ; tout
 autour de petites maisons , des vignes et des vergers plantés
 sur la colline du Greillon : les propriétaires ne se refusaient
 point à les vendre. Les conseillers avisèrent le roi. D'après cet
 avis, lettre de Charles, en date du 30 avril 1492, à maître

 sœur. Il en est qui ont préféré ensevelir à côté d'Hérode Ponce-Pilate , rede-
venu son ami depuis le jour où ils s'étaient mutuellement renvoyé notre
Seigneur Jésus-Christ : burlesques inventions d'esprits sans critique et par trop
crédules. ( Voir Phiéda, Comestor, Fodéré et Paradin qui pourtant n'y ac-
corde pas une grande foi.)
   Le P. Menestrier croyait que c'était la tombe de deux prêtres du temple
d'Auguste , nommés Amandus. Ce monument leur eût été élevé par deux de
leurs affranchis ; opinion sans preuve solide.
   Claude de Rubys voulait, lui, que ce fût le tombeau de deux époux chré-
tiens , liés par le serment conjugal et plus encore par le vœu d'une mutuelle
chasteté. Il avait peut-être puisé cette idée dans S. Grégoire de Tours, qui
parle aussi de deux époux, de la première noblesse d'Auvergne , qui avaient
vécu dans la continence et les pratiques de la plus haute piété. Morts et ense-
velis chacun dans une tombe séparée , leurs monuments se rapprochè-
rent d'eux-mêmes, et de là vint à ces deux tombeaux, qui n'en formèrent
qu'un seul, le nom de Tombeau des Deux-Amants, légende que Bossuet a
commentée dans l'un de ses panégyriques de St-Joseph. , OEuv. compl., édit.
de Lebel, tom. xvi, p, 9 2 , et que Madame Tastu a rendue en beaux
vers.                           t
   Mais l'opinion émise par l'auteur du Nouvel Éloge Historique de Lyon ,
Brossette , parait avoir acquis les suffrages unanimes ; elle a du moins pour
base une découverte dont l'authenticité n'est point contestée. On a trouvé ,
dans le voisinage de ce tombeau , une inscription qui portait ces mots :

                                    D. M.
                         ET MEMORLE. JETERN^E.
             OIXE. TRIBVT.E. FOEMIN/E. SAKCTISSIMiE.
                 ARVESCIVS. AMANDVS. FRATER.
     SORORI. CARISSIM/E. SIBIQVE. AMANTISSBLE. P. C. ET. SVB.
                        ASCI A. DEDICAVIT.

   Ce serait donc le tombeau d'un frère nommé Amandus , élevé à sa bien-
aimée sœur : de là le nom des Deux-Amants.