Revue du Lyonnais » série 1 - n°3 ( 1836 ) » pp.262

                  PREMIERE PARTIE,




     ÉGLISE ET MAISON CONVENTUELLES,




   Depuis près de trois siècles , établis à Lyon , sous la règle
conventuelle et sous le nom de Cordeliers, les disciples d e
François d'Assise vivaient à l'ombre du cloître , paisibles ,
chéris, vénérés de nos p è r e s , qui retrouvaient parmi eux
des enfants, des frères , des amis , des modèles. Un couvent
spacieux sur les bords du Rhône , une grande et riche basi-
lique dans leur e n c l o s , le souvenir de leur saint p a t r o n , de
nombreuses confréries , le concours souvent répété des ma-
gistrats , du p e u p l e , des étrangers rendaient les Cordeliers
de St-Bonaventure célèbres et populaires.
   Mais (les choses humaines vont toujours ainsi, à mesure
que le ruisseau fuit la s o u r c e , il perd de sa limpidité) la
ferveur des premiers âges allait s'allanguissant de jour en
jour. Les privilèges avaient altéré la pureté de la règle , et
l'aisance, en détruisant la p a u v r e t é , achevait d'amollir les
mœurs. Le besoin d'une rénovation se faisait senlir. La grande
réforme des frères m i n e u r s , réforme dont l'origine remonte