Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 comte du Sault avait par sa perfidie favorisé l'invasion des ré-
 formés;, par une lâche connivence, M. de Mandelot nefavori-
 sa-t-il pas leur égorgement? Il s'était, sous quelque prétexte,
 rendu à La Guillotière, lorsque commença l'affreuse bouche-
rie; à son retour il fit suspendre le massacre, publia des
peines contre les assassins ; en même temps, on n'en peut
 douter après avoir lu sa correspondance avec Charles IX, cor-
respondance dont on a publié quelques lettres, en même
temps il demandait au roi de partager la dépouille des vic-
 times (1). Le Martyrologe protestant porte à dix-huit cents ;
d'Aubigné, de Thou , etc., à huit cents, l'abbé Caveyrac à
trois cent cinquante , le nombre de ceux qui périrent à Lyon;
nous ignorons s'il faut en élever le chiffre au delà des 144
noms soigneusement recherchés et retrouvés par le Martyro-
loge. Quoi qu'il en soit, nous dirons avec le président de
Thou : Excidat Ma dies œvo, née postera credant secula, nos
certe taceamus.
   Le carnage qui ensanglanta les Célestins et l'Archevêché où
les malheureux étaient renfermés, le carnage légal avait com-
mencé d'abord au couvenl des Cordeliers, le dimanche à huit
heures du matin. S'il faut en croire un auteur protestant (2),
« plusieurs requéroient qu'il leur fust permis de prier Dieu
« devant que de mourir; mais les bourreaux escumans comme
« sangliers, au lieu de leur accorder leur requête, leur don-
u noient des coups de dague, et quand ils tendoientles mains
« au ciel étant à genoux, leur couppoient les doigts et le
« nez en se moquant d'eux, les charpentoient prenans plaisir

   (1) Voir la 7 e livraison de la Revue du Lyonnais.
   (2) Discours du Massacre de ceux de la religion r eformée, fait à "Lyon par
les Catholiques romains, le 28 du mois d'août et jours suivants, de l'an an>i.xxn-
HDLXHV.
   « Il ne feint, a dit le judicieux Lingard, admettre qu'avec beaucoup de
» réserve des contes fabriqués à uue époque où les hommes étaient aamé»
» de rage et de l'esprit de vengeance. » (Justif.du quatrième et du cinquième
volume de l'Histoire d'Angleterre.)