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154 Une vengeance facile) et leur cupidité par le sang. On com- prend qu'il s'agit du vénérable gardien, Yiret semblait pous- ser au meurtre : il avait été si bumilié de ses défaites, qu'il se refusa de prêcher à St-Bonaventure, tant que le pèreGaïele/ y resterait pour l'entendre. Ils le prirent donc et aveclui un officier nommé Béguin, gentilhomme de bonne p a r t , dit Sa:? çonnay, qui en plusieurs guerres avait suivi le duc de Guise ; soldat de M. de Nemours, dit Fodéré, lequel était venu à Lyon chercher de belles armes et des objets de prix qu'il y avait laissés chez un calviniste , trahi par son hôte, fut livré au ministre vindicatif et barbare. « Et par ainsi prins et serrés « dans la prison du couvent; ces deux champions de J. C. « étoyeirt conduits liez par les soldats hérétiques quileur.don- « noyent à entendre qu'on les menoit à Rouanne (qui sont « les prisons royales de l'autre costé de la Saône) * mais; le , « bon père Gaieté par un esprit prophétique cognoissant leuç « perfidie, se tourna vers son compagnon, et lui dict : Cou- « rage, mon capitaine,. voici l'heure qu'il faut recommander « nos âmes à leur Créateur et penser à nos consciences, car « dans moins d'un cart d'heure nous nous trouverons devant. « son tribunal; mais si nous mourons constants en la foy « asseurons-nous qu'il est tout prêt de nous recevoir. — Les « satellites qui les conduisoyent s'efforçoient de leur faire « croire, qu'on les menoit esdicles prisons. Mais ces sainct « homme s'arreslant contre eux leur dit : Pourquoi prenez^ « vous plaisir de mentir aussi hardiment, car je sçay le con- « traire de ce que vous dites ; - r et se tournantde rechef vers- « le capitaine, lui dict . Ne vous arrestez pas à ce queues * « perfides disent, ains pensez bien à votre conscience et re- « commandez votre ame à Dieu pour mourir en sa grâce. Sus « donc mon capitaine, courage, si par cy-devant vous n'avez « pas appréhendé les arquebusades des ennemis , ains avez « toujours bataillé d'un courage invincible pour le nom et « religion de Dieu, montrez-vous à présent d'autant plus « généreux que vous en allez recevoir la couronne, car je