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Une vengeance facile) et leur cupidité par le sang. On com-
prend qu'il s'agit du vénérable gardien, Yiret semblait pous-
ser au meurtre : il avait été si bumilié de ses défaites, qu'il
se refusa de prêcher à St-Bonaventure, tant que le pèreGaïele/
y resterait pour l'entendre. Ils le prirent donc et aveclui un
officier nommé Béguin, gentilhomme de bonne p a r t , dit Sa:?
çonnay, qui en plusieurs guerres avait suivi le duc de Guise ;
soldat de M. de Nemours, dit Fodéré, lequel était venu à
Lyon chercher de belles armes et des objets de prix qu'il y
avait laissés chez un calviniste , trahi par son hôte, fut livré
au ministre vindicatif et barbare. « Et par ainsi prins et serrés
« dans la prison du couvent; ces deux champions de J. C.
« étoyeirt conduits liez par les soldats hérétiques quileur.don-
« noyent à entendre qu'on les menoit à Rouanne (qui sont
« les prisons royales de l'autre costé de la Saône) * mais; le
                                                       ,
« bon père Gaieté par un esprit prophétique cognoissant leuç
« perfidie, se tourna vers son compagnon, et lui dict : Cou-
« rage, mon capitaine,. voici l'heure qu'il faut recommander
« nos âmes à leur Créateur et penser à nos consciences, car
« dans moins d'un cart d'heure nous nous trouverons devant.
« son tribunal; mais si nous mourons constants en la foy
« asseurons-nous qu'il est tout prêt de nous recevoir. — Les
« satellites qui les conduisoyent s'efforçoient de leur faire
« croire, qu'on les menoit esdicles prisons. Mais ces sainct
« homme s'arreslant contre eux leur dit : Pourquoi prenez^
« vous plaisir de mentir aussi hardiment, car je sçay le con-
« traire de ce que vous dites ; - r et se tournantde rechef vers-
« le capitaine, lui dict . Ne vous arrestez pas à ce queues
                          *
« perfides disent, ains pensez bien à votre conscience et re-
 « commandez votre ame à Dieu pour mourir en sa grâce. Sus
 « donc mon capitaine, courage, si par cy-devant vous n'avez
 « pas appréhendé les arquebusades des ennemis , ains avez
 « toujours bataillé d'un courage invincible pour le nom et
 « religion de Dieu, montrez-vous à présent d'autant plus
 « généreux que vous en allez recevoir la couronne, car je