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    On connaît les tentatives plus d'une fois répétées des réfor-
  més pour s'emparer.de Lyon. Sa position, ses richesses, ses
 relations commerciales, son influence dans les provinces mé-
 ridionales dont elle fut toujours la clé, son rapprochement de
  Genève? la Rome du calvinisme : c'était trop d'avantages réu-
 nis pour n'éveiller pasl'envie du rival de Luther. Calvin, Bèze,
 Pastoreau, Spifame, évêque apostat de Nevers, avaient de-
 puis long-temps concerté le plan d'ériger Lyon en république,
 et d'en faire le centre et la capitale de la réforme. Les riches-
 ses de son clergé, l'or des sanctuaires, les pierreries de châs-
 ses précieuses., étaient un appât bien plus, puissant pour la
Joulede leurs adeptes. Lyon deviendrait un jour inévitable-
 ment leur proie. Déjoués par la vigilance et la fermeté de Henri
 d'Albon, archevêque d'Arles, et gouverneur de la ville, sous
l e comte du Sault, leur secret partisan, ils purent se cons-
truire un temple nommé Temple Martin. La foule s'y grossis-
 sant à la faveur de la tolérance et de l'impunité, ils achetèrent
une maison des plus spacieuses de la cité , qui existe encore
de nos jours, et porte le nom. d e i a Générale ou les Généra-
les (1), ayant d'un côté la grande place des Cordeliers, de l'au-
tre la rue Grenette. La cour servit à faire les prêches ; l'inté-
rieur, où logèrent les ministres, fut converti en un arsenal
rempli d'armes et de munitions , comme ausi les maisons voi
 sines. Sur les remontrances du clergé de la cathédrale et des
conseillers, la Cour vainement envoie le duc de Crusol, et, sur
le rapport de celuirci, dépêche le comte de Maugiron. L'heure
était venue : le perfide gouverneur laisse pénétrer dans la
ville, s'il n'y appelle toutefois , les rebelles 3 des Adrets à leur
tête. La nuit du 80 avril, sur les onze heures du soir, armés,


   (1) Au milieu du seizême siècle , Claude de Bourges, général des finances
du Piémont, et seigneur de Myons en Dauphiné, habitait l'hôtel de'Milan ,
rue Bonneveau. Après sa mort, Françoise de Mornay, sa Veuve , y demeura.
Ce fut à cause d'elle que l'hôtel et la partie de la rue Bonneveau qu'il occupe ,»
 urent nommés de la Générale e t , par corruption, des Générales,