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 immortalisé son nom par la magnificence de ses dons. Jean
 Cléberg ou Fliberg } allemand de nation, souscrivit le premier
 aux arrêtés du 25 janvier pour cinq cents livres. Chaque année
 il fit de nouveaux sacrifices, et par son testament légua quatre
 mille livres à l'Aumône générale. M. de Marna, dans un rap»
 port publié en 1820 , a évalué à soixante-et-dix mille francs de
 notre monnaie, les huit mille quarante-cinq livres qu'il con-
sacra à l'établissement de l'Aumône. D n'était arrivé à Lyon
qu'en 1532, y avait reçu le droit de bourgeoisie, exercé, en
1545, la fonction de conseiller. Il y mourut en 1546. Quoiqu'il
 ne soit pas rigoureusement démontré que ce fût à Jean Clé-
berg qu'on ait, dans le principe, élevé à Bourgneuf la statue
appelée par le peuple l'Homme de la Roche , il est permis de
le croire avec Pernetti, M. Guillon, etc. La statue qui fut re-
nouvelée en 1820, fat déposée quelques jours à laHalle-aux-
blés , et présentée à l'église de St-Bonaventure
    Dans le même couvent de St-Bonaventure, l'Aumône gé-
nérale fit construire un bureau de service, une chambre où
le conseil tenait chaque dimanche ses assemblées ; des gre-
niers , une boulangerie , un petit cloître pour y entendre les
requêtes des pauvres, et tous les entrepôts nécessaires à une
grande administration de charité. En reconnaissance des bons
services des religieux, l'Aumône leur accorda pour eux et leurs
successeurs à perpétuité le droit de faire moudre annuelle-
ment dans les moulins de l'œuvre cent ânées de blé. L'Aumône
resta dans leur local jusqu'en 1610, époque à laquelle fut cons-
truit le beau monument de la Charité, « grand et superbe pâ-
te lais, dit un écrivain (1), où sont logés les pauvres, mais où
« lapauvreté n'entra jamais. »
  Nous avons dit l'héroïsme de la charité chrétienne , et nous
voilà maintenant en face de l'invasion des ravages et de l'hé-
résie , des sanglantes représailles de Médicis : 1562 et la Sain-
Barthélémy ! quelles dates ! quels souvenirs ! notre "temple ,
notre couvent en sont pleins !

  (1) Eloge de Lyon, p. 79.