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138 conciles, tenu dans nos murs, en 1274. Autour du pape Gré- goire X se trouvèrent réunis de tous les coins de l'Europe des cardinaux, des prélats, cinq cents évoques, soixante-dix abbés ou chefs d'ordre, mille ecclésiastiques de moindre di- gnité, le roi d'Arragon et les ambassadeurs de France, d'An- gleterre , de Sicile ; les grands-maîtres des Templiers, des Hospitaliers, des députés de toutes les villes. Les conseils préparatoires de ce Concile se tinrent dans le Couvent des Cordeliers. Bonaventure brilla en cette im- posante assemblée, réunie pour mettre fin au schisme d'Orient quième session du concile, le pape fit son éloge en termes touchants et pom- peux : Cecîûit columna Christianitatis; il ordonna, chose inouie, que tous, [es prélats et tous les prêtres de la chrétienté célébreraient une fois la messe pour le repos de son ame : grecs et latins, pontifes, prêtres et séculiers, tous lui payèrent le juste tribut de leur admiration et de leur regret; L'his- torien du concile en parle en ces termes : « Le quinzième de juillet, jour de «dimanche, au matin, mourut le frère Bonaventure, cardinal, évêque « d'Albano, d'une éclatante mémoire , homme éminent en science et en élo- « quence, mais surtout en sainteté; illustre par l'excellence de ses v i e , « mœurs et conversation ; doux, affable, pieux, miséricordieux, plein de « vertus, aimé de Dieu et des hommes, qui fut enseveli le môme jour dans « l'église des Frères-Mineurs de Lyon. » Si l'on pouvait ajouter qnelque chose à cet éloge, ce serait le mot de Lu- ther, qui appelait Bonaventure vir prœstamissimus ! Son tombeau devint célèbre par les miracles qui s'y opéraient journelle- ment. Le 14 mars 1434 , lorsqu'on voulut transférer ses précieux restes de l'ancienne église en la nouvelle, « on trouva avec tous ses os décharnés, sa « tête entière, les cheveux y adhérants, de même que les dents; ses joues, « ses lèvres et sa langue aussi fraîches et aussi vermeilles que s'il eût encore « respiré. » Il fut canonisé le 20 avril 1482. On gardait, au couvent des Cor- deliers de Lyon, son calice, son crucifix, et sa chasuble que les supérieurs dé l'ordre avaient seuls le droit de porter à certaines époques, certains jours; «et lorsqu'ils en paraissaient revêtus, le peuple accourait en foule « en s'empressant de le toucher ; d'où est venue la dévole coutume en celte « ville, de porter la main sur la chasuble des ministres qui vont à l'autel, ou « qui on reviennent » , coutume encore observée parmi nous.