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139 et consommer l'unité chrétienne, comme aussi pour prendre avec les princes présents, les mesures politiques nécessaires. Il était dû à ce père de l'église de mourir en cette occasion et d'avoir pour pompe funèbre cet illustre cortège de prélats et de rois. L'église où fut enterré Sk-Bonaventure ne fut bientôt plus assez grande pour le concours des fidèles. Aussi Jacques de Grolée, petit-fils du premier fondateur, jeta-t-il, à quelques pas du preniier temple, les fondements de lîéglise actuelle, qui, gr£çe au zèle des pieux habitants de Lyon, fut achevée au bout de deux ans. Ce riche seigneur en mourant, légua, en 1327, aux religieux des Cordeliers, plusieurs revenus importants et entr'autres les propriétés qu'il avait dans la rue qui porte encore son nom. Plus d'un changement eut alors lieu dans la maison conven- tuelle et bientôt il n'y eut pas dans toute la ville un logement plus agréable.et plus spacieux. Aussi fut-il choisi par d'illustres étrangers de passage, par un lieutenant de François I e r , Jean- Jacques de Trivulce, par le baron de Lantrec et ses hommes d'armes, et par des notables delà cité pour des délibérations importantes. En 1461, les obsèques de Charles "VII furent, d'après un édit des conseillers de la ville, célébrés, aux Cordeliers, avec une grande magnificence. Ce fut le 14 mars 1434, que se fit l'exhumation du corps de Bonaventure-, trouvé dans un état de conservation miraculeux après cent soixante ans de sépulture. On le plaça dans la nou- velle église où il reçut la vénération des fidèles etla canonisation en 1482. Lesd'Orléans,Charles VIII, Henri III, vinrent déposer leurs hommages au pied de son tombeau ;en 1758 Anne d'Au- triche, mère de Louis XIV, visita deux fois les Cordeliers, l'une le 24 novembre, pour rendre honneur aux saintes reliques de Bonaventure, et l'autre, le 25 décembre, pour y assister aux vêpres et à la prédication faîte en italien par le prieur du couvent des Minimes d'Avignon.