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    FERNEY ET LES CHARMETTES.

                           .1835.




   Dans ces derniers temps, on a appliqué avec beaucoup
de succès à l'étude de l'histoire les monuments et les ruines.
Le même système, transporté dans la biographie, m'a tou-
jours paru plein d'attraits. La maison d'un grand homme est
pour moi comme une pièce justificative de son histoire et
de ses ouvrages. Ces pierres, ces murailles, qui semblent
conserver encore quelque émanation du génie, s'animent à
la puissance des souvenirs. On voudrait que cette matière
eût une voix pour faire connaître des détails qu'on chercherait
vainement dans les biographies, et pour initier la curiosité
à la vie intime du guerrier, du poète, du philosophe. Au
moins l'imagination ne reste pas oisive, et élève ses commen-
taires et ses conjectures sur ces débris silencieux.
   Je ne me dissimule pas combien mon sujet est u s é , com-
 mun , rebattu. Autant vaut le conte de la Matrone d'Ephèse
 que La Fontaine pourtant rajeunit àmerveille -, mais je n'ose
me flatter de remettre ainsi à neuf deux pauvres vieilles