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  utiles et durables , à une époque où la littérature frivole est
  presque seule en honneur.
     L'ouvrage de M. Boullée se divise en trois parties , corres-
 pondant aux trois époques principales- de la vie de d'Agues-
  seau.
    Dans la première, l'auteur nous apprend avec quelle ten-
 dre et ingénieuse sollicitude lepère du futur Chancelier s'appli-
 qua à développer l'intelligence de son fils. Il déroule, sous
 nos yeux, le tableau des études graves et fortes par lesquelles
 le jeune homme préluda aux destinées brillantes du magis-
 trat. Puis, nous assistons aux débuts de l'avocat-gênéral, à
 ces débuts d'un orateur de vingt-un ans, q u e , dans un trans-
 port d'enthousiasme , le président Denis Talon salua de ces
paroles mémorables: « le voudrais finir comme ce jeune homme
 a commencé! » Riche de faits et de particularités peu connus ^
ce premier livre se recommande aussi par une brillante ana-
lyse de plusieurs productions de d'Aguesseau, jeune encore,
et que le vœu de Louis XIV avait appelé, dès cette époque,
aux fonctions de procureur-général. Parmi ces productions,
les Mercuriales furent toujours citées comme les plus remar-
quables ; à ce titre, elles avaient droit à un examen tout spé-
cial de la part de l'auteur, et l'on nous saura gré sans doute
de reproduire ici quelques fragments des belles pages que
consacre M. Boullée à l'appréciation de ces chefs-d'œuvre :
    « Les Mercuriales de d'Aguesseau-, ces discours où, selon
l'expression d'un de ses biographes, on croit voir les princi-
pes de Caton et de Lycurgue, mis en œuvre par Cicéron et
Démosthène } sont demeurés un de ses plus beaux titres aux
suffrages delà postérité. Ce sont, de tous les ouvrages de l'au-
teur , les plus universellement connus, et ceux qui ont le plus,
concouru à sa double renommée de philosophe et d'écrivain.
On ne se lasse pas d'y admirer cette richesse d'imagination que
n'ont point appauvrie les études les plus arides et les plus sé-
vères ; cette élévation d'idées que n'a pu dégrader une appli-
cation assidue aux intérêts les plus matériels de la société, e t