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55 utiles et durables , à une époque où la littérature frivole est presque seule en honneur. L'ouvrage de M. Boullée se divise en trois parties , corres- pondant aux trois époques principales- de la vie de d'Agues- seau. Dans la première, l'auteur nous apprend avec quelle ten- dre et ingénieuse sollicitude lepère du futur Chancelier s'appli- qua à développer l'intelligence de son fils. Il déroule, sous nos yeux, le tableau des études graves et fortes par lesquelles le jeune homme préluda aux destinées brillantes du magis- trat. Puis, nous assistons aux débuts de l'avocat-gênéral, à ces débuts d'un orateur de vingt-un ans, q u e , dans un trans- port d'enthousiasme , le président Denis Talon salua de ces paroles mémorables: « le voudrais finir comme ce jeune homme a commencé! » Riche de faits et de particularités peu connus ^ ce premier livre se recommande aussi par une brillante ana- lyse de plusieurs productions de d'Aguesseau, jeune encore, et que le vœu de Louis XIV avait appelé, dès cette époque, aux fonctions de procureur-général. Parmi ces productions, les Mercuriales furent toujours citées comme les plus remar- quables ; à ce titre, elles avaient droit à un examen tout spé- cial de la part de l'auteur, et l'on nous saura gré sans doute de reproduire ici quelques fragments des belles pages que consacre M. Boullée à l'appréciation de ces chefs-d'œuvre : « Les Mercuriales de d'Aguesseau-, ces discours où, selon l'expression d'un de ses biographes, on croit voir les princi- pes de Caton et de Lycurgue, mis en œuvre par Cicéron et Démosthène } sont demeurés un de ses plus beaux titres aux suffrages delà postérité. Ce sont, de tous les ouvrages de l'au- teur , les plus universellement connus, et ceux qui ont le plus, concouru à sa double renommée de philosophe et d'écrivain. On ne se lasse pas d'y admirer cette richesse d'imagination que n'ont point appauvrie les études les plus arides et les plus sé- vères ; cette élévation d'idées que n'a pu dégrader une appli- cation assidue aux intérêts les plus matériels de la société, e t