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   M. le comte de Tournon qui, à peu près dans le même
temps, a disparu pour toujours, a laissé dans nos murs un
long souvenir d'une courte administration. Il appréciait vos
travaux, et il aimait à y coopérer. Sa parole éloquente s'est
fait entendre dans celte même enceinte, en une solennité
du même genre que celle qui nous réunit aujourd'hui. Élevé
aux premières dignités de l'état, il a toujours suivi avec le
plus vif intérêt la marche de vos nobles travaux, et quoi-
qu'au moment où il a quitté la vie, il ne vous appartînt qu'à
titre de correspondant, vous ne devez pas refuser un tribut
à sa mémoire.
   Deux autres pertes vous ont affligés : celles de deux in-
dustriels éminents qui ont enrichi leur patrie. Déjà, Mes-
sieurs, vous avez nommé Jacquard et Gensoul.
   C'est de ce dernier seulement que j'esquisserai aujourd'hui
le portrait, étant obligé de renvoyer à un autre temps ceux
des autres honorables confrères ravis par la mort dans un
trop court intervalle.
   M. Ferdinand Gensoul naquit en 1766, à Connaux, village
près de Bagnolles, département du Gard, d'une famille d'éle-
veurs devers à soie. Il vint fort jeune à Lyon, où il entra
dans la soierie, il acquit de bonne heure quelque fortune.
Des malheurs immérités, dont quelques-uns même avait une
source honorable, lui firent perdre le fruit de ses travaux.
Il quitta la brillante industrie de la soie, et se fit artiste mé-
canicien. La nature lui avait départi le génie de la méca-
nique. Ami de M. Mollet q u i , pendant un demi-siècle, a en-
seigné la physique dans nos murs, et de M. Eynard, qui est
aujourd'hui l'un des doyens des physiciens de France, et
peut-être de l'Europe, il concourut avec ces deux savants à
l'invention d'un instrument pneumatique à l'aide duquel on
a mieux connu l'histoire du fluide que nous respirons. Cet
instrument est un tube garni d'un piston ; l'air y est com-
primé fortement, et il se dégage une quantité de calorique ca-
 pable d'allumer un corps combustible. On ignorait, avant