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  ciic des moyens d'agrandir les sciences, surtout de les appli-
  quer au bien des hommes que s'établissent les rapports les
  plus étroits et les plus fraternels. Un même esprit les anime,
  un même but est l'objet de leurs efforts, aucune rivalité ne
  pent les diviser; et si quelque vivacité, quelque aigreur, se
  mêlent dans les discussions qui s'agitent en leurs réunions
  nombreuses, elles sont presque toujours éphémères, et n'al-
 tèrent jnmais les sentimens essentiels qui unissent des hom-
 mes toujours faits pour s'estimer.
     La mort seule peut les séparer sans retour. Cette sépara-
 tion cruelle, nous l'avons subie plus souvent qu'aux époques
 antérieures, dans l'espace de temps qui. s'est écoulé depuis
 la dernière séance publique.
    Nous avons perdu un homme qui était déjà parvenu à la
 maturité de l'âge, quand il sortit des mains de la nature pour
 entrer dans la carrière de3 sciences ; qui, réparant à force
 d'intelligence et de sagacité le défaut d'instruction première,
 devint botaniste savant et habile agronome; qui, de simple
 garçon jardinier, s'éleVa à la place occupée jadis par Rosier,
 â celle de directeur de la pépinière royale de naturalisation,
 perfectionna l'arboriculture et mérita que son nom fût ins-
 crit sur la liste d'un grand nombre de sociétés savantes, na-
tionales et étrangères. Il n'est personne qui, à ces traits, ne
reconnaisse M. Madiot.
    La perte de M. Madiot a été suivie de près de celle de M.
Cochard qui fut recommandable à des titres différents. Homme
éminemment laborieux et pbilantrope, il ayait consacré une
grande partie de sa vie à ces recherches de statistique dont
les résultats servent de bases aux sciences économiques et
sociables. Après avoir occupé dignement le fauteuil de la
Compagnie, M. Cochard avait été, depuis plusieurs années,
placé honorablement dans la classe des Associés émérites.
Il a succombé à une longue maladie., avec le regret de ne pas
mourir la plume à la main, en traçant ses dernières pensées
de bien public.