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L'EXPOSITION DE TURIN i LA V E I L L E DE L ' O U V E R T U R E Parti de Savone, le 24 avril, à onze heures dix-huit du matin, j'arrivai à la station de la Porte neuve, à Turin, à six heures du soir. Il pleuvait et il faisait froid. Un vilain temps, qui m'avait gâté mon voyage, et qui me gâtait mon arrivée. Fidèle à ma vieille confiance dans la sagesse du hasard, j'avais négligé de m'as- surer un gîte; et je trouvai « bourgeois » de m'adresser, en des- cendant de wagon, au bureau du « service officiel des logements » installé par le Comité de l'Exposition dans l'atrium d'arrivée de la gare. Je me fis conduire dans un des hôtels que je connais, et je demandai ingénuement une chambre. Il en restait une, en effet, à je ne me rappelle plus quel étage, sur une cour. Le manager la mit obligeamment à ma disposition, au prix de 12 francs par jour, plus le service et la bougie : à peu près ce que les « étrangers de distinction » payent un sitting- room confortable à l'hôtel Hamblin, à Brighton, pendant la saison des bains de mer. Je refusai énergiquement, et j'entrepris, sous la pluie battante, un voyage d'exploration à travers les hôtels de divers ordres de l'antique Colonia Augusta Taurinorum. L'hospitalité turinoise, en temps d'Exposition du moins , est chère. Un Vatel ingénieux me propose d'être son pensionnaire, moyennant une somme fantaisiste, qui devait être doublée, à par-