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— 557 — Guazacoalco». Désespéré et voyant qu'il n'y a rien à tenter, il se hâte de se défaire de sa pacotille pour réaliser la somme nécessaire à son retour en Europe, mais, pour comble de malheur, il est piqué par un scorpion et reste entre la vie et la mort pendant plus d'un mois. Pendant ce temps, Brémond s'efforce d'arriver avec sa compagnie à la concession qui lui était réservée à Sarotbia, mais la forêt est impénétrable et inexploi- table au point que les indigènes même ont déserté le pays. Enfin Dubouchet, remis de ses blessures et ayant pu réaliser quelque argent, s'embarque pour New-York. En route il rencontre, à la Véra-Cruz, le brick l'Hercule qui amène encore à Giordan 140 infortunés. Il arrive enfin en juillet au Havre. Il publie alors plusieurs libelles pour éclairer l'opinion. Il s'attaque surtout à un certain abbé Baradère qui avait décrit avec la plus grande exagération ce pays de cocagne et avait entraîné dans cette expédition un grand nombre de malheureux trop confiants *. M. L. Cognet prétend que Dubouchet resta en France jusqu'en 1835, puis s'expatria de nouveau, cette fois avec sa femme et ses trois enfants ; il se rendit en Amérique, à Newhaven, la Nouvelle-Orléans, Philadelphie et New-York. Il y tenta la plantation du mûrier, l'élevage des vers à soie et la filature des soies, dans lesquels il réussit cette fois et obtint plusieurs médailles du gouvernement américain. Les tribulations extérieures de la colonie du Guazacoalco ont été décrites par un sieur Mansion a dans un tract plus long. Dubouchet avait déjà parlé du second navire l'Hercule qui avait quitté le Havre, le 2 mars 1830, avec 142 passagers et se perdit, comme le précédent, à l'arrivée. Un troisième, la Diane, suivit, le 2 juin, avec 83 per- sonnes ; c'est alors que Giordan s'enfuit, sa situation n'étant plus tenable. La petite colonie est en effet aux prises avec la fièvre qu'entretiennent la pluie diluvienne et les piqûres incessantes des insectes ; l'état sanitaire est de plus en plus compromis par les privations de toute nature, enfin ceux qui ne meurent pas tentent d'atteindre le Mexi- que ou rentrent en France, ruinés et malades. Cognet termine en disant que cette affaire du Guazacoalco eut, en son temps, beaucoup de retentissement et donna lieu à une polémique acharnée des journaux ainsi qu'à de nombreux procès. La génération actuelle a perdu tout souvenir de ces quelques centaines d'individus sacrifiés qui périrent misérablement, c'est pour cela qu'il nous a paru intéressant de raconter cette expédition dont les Lyonnais eurent le plus à pâtir. Mathieu VARILLE. 1. Cf. Dernier mot sur le Guazacoalco, par Ch. Dubouchet; Paris, A. Auffray. Compléments aux détails sur le Guazacoalco par MM. Tillet et Benoit, à M. Dubouchet, en ville. 2. Précis historique sur la colonie française au Guazacoalcos (Mexique) avec la réfutation des prospectus publiés par MM. Laisné de Villevêque, Giordan et Baraderi, suivi de plusieurs lettres autographes de MM. Laisné et Giordan et d'une épître en vers à M. Laisné de Villevêque, Londres, Imprimerie de Davidson et fils, 1831.