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geait entièrement de la conduite des affaires publiques, voulut alors prendre
un collaborateur actif et habile, mais qu'il eût en main et qui lui rendît
compte de tout. Il crut l'avoir trouvé dans Apocaucos. Et il parvint, non
sans avoir eu Ă  vaincre l'opposition d'Andronic III, Ă  faire ratifier son
choix. Cantacuzène chargea Apocaucos de la direction du secrétariat de
l'empereur, et, le sachant habile financier, il lui donna l'administration du
Trésor impérial et le contrôle de la rentrée des impôts, avec le titre de
dioecète des affaires publiques *.
      Apocaucos occupait dès lors l'une des plus hautes charges de l'empire.
Fort habilement, pour mieux endormir la confiance de Cantacuzène, il se
fit l'exécuteur servile des volontés du premier ministre. En 1340, bien plus,
alors qu'Andronic III venait de célébrer le mariage, à Thessalonique, du
fils de Cantacuzène, Manuel Cantacuzène, Apocaucos fit mine de renoncer
à la vie publique, pour songer au salut de son âme. De Byzance, il vint
trouver Cantacuzène et lui demanda, avec l'autorisation de l'empereur, de
porter au nom de ses enfants la moitié de ses revenus et de se retirer per-
sonnellement dans un monastère. Andronic III, qui connaissait mieux que
Cantacuzène, semble-t-il, Apocaucos, accorda, non sans peine, l'autorisa-
tion, mais avec la conviction qu'Apocaucos n'en userait point. Ce qui eut
lieu. Peu de temps après, en effet, Apocaucos revint trouver Cantacuzène.
Devinant la sourde hostilité d'Andronic, qui, tout en l'ayant élevé à la
haute fonction qu'il occupait, ne cessait de le tenir pour une âme vile et
misérable, Apocaucos voulut, pour se venger, tenter de gagner, au détri-
ment de l'empereur, la faveur populaire. Il vint donc déclarer à Cantacu-
zène ses regrets de n'avoir pu entrer dans un cloître. Mais il avait réfléchi :
il pouvait encore ĂŞtre utile Ă  sa patrie, et c'Ă©tait lĂ  le meilleur moyen d'assu-
rer son propre salut. Il désirait donc consacrer le reste de sa fortune à la
guerre contre les Turcs, qui « avaient asservi presque toutes les îles, rava-
geaient la Thrace et le reste de la Macédoine, et désolaient la Grèce et le
Péloponèse » 2 . Si Cantacuzène avait la magnanimité d'intervenir auprès
d'Andronic III, pour lui faire confier le commandement de Byzance et des

   1. Administrateur général.
   3. Cz. II, 38.