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un chef-d'œuvre. Pourquoi Perrin ne s'en tint-il point à un exemple aussi
heureux? pourquoi céda-t-il un peu trop à ces tendances qui font les poin-
çons « mathématiquement symétriques, régulièrement alignés » avec quoi
on imprime de si beaux rapports « sur le chemin de fer » ? Je n'en sais
rien, sinon qu'il le fit. Compromis, sans doute ; tout n'est-il point, aujour-
d'hui, compromis !
     En tout cas, la tentative de Perrin fut, qu'on le veuille ou qu'on le
nie, le départ d'une nouvelle vogue de l'elzévir. Les imprimeurs et les
éditeurs parisiens ont cru de bonne foi, tant ils ont l'habitude de penser
que rien ne peut-être .bien hors Paris, qu'ils avaient été les initiateurs de
cette rénovation ; eh non ! On a vu de quelle façon pittoresque et char-
mante, mais un peu cavalière, Marius Vachon les en détrompa. Sont-ils
détrompés ? Pas même !
     En 1858, Théophile Beaudoire créait son « elzévir ». Qu'était donc ce
caractère ? Voici.


  ABCDEFGHIJKLMNOPQR                                    STUVXYZ


    Pourtant, dans la bataille ardente qui se mena vers 1860 autour du
néo-elzévir, parla-t-on beaucoup de Perrin ? Je suis sûr que non. Et ce
dont je suis bien plus sûr encore, c'est qu'aujourd'hui Perrin est à peine
connu parmi ceux qui connaissent le mieux la lettre d'imprimerie. Thi-
baudeau, dont le beau livre passe aux yeux de tout le clan des « hommes de
métier », pour le dernier mot de la question, écrit ceci :
     « Beaudoire lança sous la dénomination d'elzévir des séries imitées
des formes consacrées par Jenson et Garamond et qu'avait pour ainsi dire
déterrées en 1846 l'éditeur Perrin, à la recherche d'un type de lettres pour
son ouvrage sur les inscriptions antiques du Lyonnais ».
    Pauvre Histoire, comme on te maltraite ! Eh bien ! non, les lettres
de Beaudoire étaient imitées de celles de Perrin, et c'est tout !