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semble capable d'entamer ; ah ! bien oui ! à la première alerte on se cabre,
les meilleurs comme les moins bons, et alors tout est compromis, « l'attitude
 des associés l'un envers l'autre, comme disent les jugements de dissolution,
 menace la société et compromet son existence ». L'association Ballanche et
Barret devait finir ainsi. Barret, dit-on, avait mauvais caractère, et la sojciété
commerciale, même la famille Ballanche, avaient eu « à souffrir de son
humeur ». Bref, en 1802, cette société se disloqua et, le 12 germinal an X,
Ballanche associait à sa fortune son fils Pierre-Simon, le futur philosophe-
académicien « à la plume d'or, qui avait des puérilités et des enfances ».
Sans la pudique enchanteresse qu'était Juliette Bernard, Simon Ballanche
fût-il resté imprimeur ? cela importe peu, n'est-ce pas, Messieurs, et nous
ne nous en soucierons pas.
      Son vieux père mort, en 1816, Ballanche se préoccupa tout de suite de
« transporter ailleurs ses pénates ». Ailleurs, c'est là où était l'idole, c'est la
rue du Mont-Blanc, le petit hôtel de la rue d'Anjou ; c'est Paris : depuis si
longtemps déjà Ballanche caressait ce projet-là !
      Son chef parti, l'Imprimerie des Halles fut vendue à Mathieu-Placide
Rusand, qui en confia Ja direction à son gendre Zacharie Durand ; mais,
après dix années passées ainsi, un double événement se produisit : Rusand
prit lui-même possession des ateliers des Halles, et Zacharie Durand, qui
avait transporté sa maison au numéro 15 de la rue du Plat, dans l'Hôtel de
Malte,, associa à son commerce un ancien commis de Rusand, Louis-Benoît
Perrin.
      Nous y voilà, mes chers confrères, nous voilà à Louis Perrin, au
grand apôtre de l'Imprimerie, à cet homme... oh! je ne dirai pas « à cet
homme prodigieux qui bouleversa son art », si vrai que cela soit : on m'accu-
serait de lyonnaisisme intempérant ; je ne le veux pas. Et pourtant, je le
répète, combien c'est vrai cela ! combien Louis Perrin... Enfin, vous le ver-
rez bien, si je sais dire ce qu'il faut dire.



     A qui donc, dans les conjonctures que nous venons de voir, apparte-
nait l'honneur de succéder à la Maison Ballanche? Chacun crut y avoir