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 puis un filet blanc de trois pierres, une grande tresse, un autre filet pareil.
  Le tableau principal représente, non pas un cirque tout entier — les monu-
 ments où l'on voit l'ensemble d'un cirque avec les gradins des spectateurs
 sont très rares —, mais seulement l'arène avec Y oppidum, c'est-à-dire avec la
 partie de l'édifice qui contenait, au rez-de-chaussée, les remises des chars
 ou carceres et, au-dessus, la loge (pulvinar) du président des jeux. Encore
 faut-il remarquer que, dans la réalité, cette partie du cirque reposait, non
 pas comme ici sur un rectangle, mais sur une base dont les deux grands
 côtés étaient des lignes droites parallèles, le petit côté de Y oppidum une ligne
 légèrement concave, l'autre petit côté une demi-circonférence. Cette double
 déformation de la réalité est normale dans les monuments figurés. Le côté
 de Y oppidum y occupe d'ordinaire la gauche, comme dans notre mosaïque.
      Mais il est ici en charpente, non en maçonnerie, singularité sans autre
 exemple, je crois. Au milieu du rez-de-chaussée s'ouvre la grande entrée, la
porta pompae, par laquelle pénétrait dans le cirque la procession religieuse
 qui précédait les jeux. Deux piliers la limitaient ; celui de gauche a disparu,
compris dans une lacune étroite qui se prolonge en fissure jusque sous le
vase du rinceau. Devant le pilier droit se tenait debout un piéton, dont il ne
reste que la tête coiffée d'une calotte rouge et les jambes vêtues de braies
bleues. «Il est à présumer, conjecture Artaud, que c'était l'inspecteur des
jeux ou le héraut qui devait proclamer le vainqueur ». Aucune autre repré-
sentation ne comporte un personnage qui lui corresponde exactement. A
droite et à gauche de l'entrée, il y a quatre carceres, en tout huit, nombre
égal à celui des chars qui courent sur la piste, mais nombre anormal dont je
ne connais que deux autres exemples *. Le nombre varie dans lea monu-
ments ; dans les cirques de Rome il était de douze à la fin de l'époque impé-
riale et même, sans doute, dès le temps de Domitien, mais probablement de
huit jusqu'à cet empereur, les quatre remises de droite servant pour le
départ des quatre chars qui composaient une course normale, et les quatre
de gauche pour leur arrivée ; ce qui n'est point le cas dans notre mosaïque.

      i. Voir Zangemeister, p. 237. Ces deux monuments, un relief et une lampe, qui ne représentent qu'une
moitié du cirque, ont quatre carceres. Zangemeister affirme faussement que le cirque du relief de Foligno
n'en avait que huit. Il n'y en a que huit sur le relief, mais il ne représente pas toute la façade de Voppidum ;
cf. la planche LM.