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que vous ayez atteint le dessous des cubes. Brossez, lavez, séchez avec le
grillage en fer ; doublez encore la pièce en dessous avec un marbre plus
fort que vous mastiquez à chaud comme ci-dessus ; puis promenez la grille
ardente dessus jusqu'à ce que le marbre supérieur se détache. Laissez
refroidir ; enlevez avec le ciseau le ciment qui reste, passez la meule et
polissez comme on polit le marbre. Ainsi vous pouvez emmagasiner vos
panneaux et les assembler sur le sol quand vous voulez ; remettez les rangs
de cubes que vous avez détachés ; réparez les parties qui peuvent être dégra-
dées, en employant le même mastic chaud que nous avons indiqué ».
      2. Comment vint-il à la connaissance d'Artaud que Belloni, directeur
de la manufacture royale de mosaïques à Paris, avait inventé I un procédé
nouveaupour l'ablation de ces pavés ? Nous ne le savons pas. Tpujours est-il
que, consulté par le maire de Lyon, qui était alors le comte de Fargues, sur
la possibilité de l'enlèvement, du transport et de la repose, en ce qui concer-
nait la mosaïque des Jeux du cirque, Belloni répondit, au mois de septembre
1817, que l'opération lui semblait délicate, mais non impossible 3. Le 2 avril
1818, le comte de Fargues informait le conseil municipal que « le sieur
Bellony, antiquaire de Paris », proposait de venir à Lyon et s'engageait,
pour une somme de 6.000 francs, frais de voyage compris, à enlever, trans-
porter et replacer intacte au Palais Saint-Pierre la mosaïque Macors, et que
M. le préfet, par lettre du 20 janvier, l'autorisait à entretenir le conseil de
cette dépense, lui promettant de l'approuver ; à son tour donc, il demandait
au conseil l'autorisation de traiter avec Belloni et l'inscription du crédit au
budget de 1818. Plus docile cette fois, le conseil prenait séance tenante une
délibération conforme, approuvée par le préfet le 10. On était encore un peu
sceptique, malgré les assurances de Belloni ; aussi la dépense fut-elle prévue
soit pour l'enlèvement, soit pour la conservation sur place, c'est-à-dire pour
l'achat du terrain. Après le vote du conseil municipal, Artaud ayant été
chargé par l'adjoint Nolhac d'écrire à Belloni « qui s'était flatté d'enlever
ce pavé sans le dégrader, quoique le ciment soit fort décomposé », le mo-


   1. Ou mieux introduit en France, car ce procédé était déjà connu en Italie.
   3. Voir R ; a, ainsi que pour les pièces suivantes. Comp. Artaud, note de 1831.