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— 354 — n'avait trouvé dans les anciens papiers des chancelleries suisses que des papiers dit de chiffe. Se prenant à douter de l'existence du papier de coton, malgré le prestige de cette théorie et l'autorité des noms nombreux qui s'y attachaient, il a donc fait analyser en deux fois 122 échantillons de papiers anciens signalés comme étant de coton dans les archives et bibliothèques de l'Europe. « Nulle part, dit-il, et en aucun temps, on ne trouve du papier com- posé exclusivement de coton ». Nous empruntons au tableau de ces analyses quelques résultats concernant les papiers les plus anciens de France et d'Italie et quelques manuscrits orientaux. N. 281. A. N. Commissaires royaux en Toulousain. Registre des sentences de 1272 à 1274, écrit à Toulouse en 1272. Chanvre, absence complète de gélatine, nombreuses spores de moisissure. N. 248. A. N. Registre des enquêteurs royaux dans la Sénéchaussée de Beau- caire écrit à Beaucaire en 1248. Chanvre mêlé peut-être d'un peu de lin, fibre bien battue. Archives départementales de l'Isère. Registre de reconnaissance du Briançonnais, écrit en 1260. Lin mêlé de chanvre. Archives de Gênes. Actes du notaire Giovanni Scriba, de 1154a 1166. Chanvre, fibre belle et nettement caractérisée. B. N. Fonds arabe, n° 952, écrit à Schiraz, en 969. Chanvre pur. British Muséum. Manuscrit arabe, n° 2600, écrit en 960. Chanvre. M. Briquet concluait : il n'y a jamais eu de papier de coton, c'est un titulus sine re. On devra à l'avenir distinguer le papyrus, le parchemin et le papier. L'étude de M. Briquet donnait des résultats définitifs. A peu près à la même époque, M. Girard, professeur de chimie au Conservatoire des Arts et Métiers, et M. Giry, professeur à l'Ecole des Chartes, furent amenés à rechercher la même question dans le but d'éclaircir définitive-